Si la RATP et le STIF ont répondu à l’appel de la CNIL en instaurant un passe anonyme, le Navigo Découverte, la Commission nationale de l’Informatique et des Libertés juge que ce ticket de transport n’est pas correctement mis en avant. Pire, l’autorité administrative estime que tout est fait pour dissuader les usagers de le prendre.

Lancé en septembre 2007 (.pdf) à la demande de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL), le passe Navigo Découverte est une déclinaison du passe Navigo classique qui permet à tous les voyageurs de se déplacer de façon anonyme. À l’époque, l’autorité administrative avait justifié la nécessité d’un tel passe en rappelant qu' »aller et venir librement, anonymement, est l’une des libertés fondamentales dans nos démocraties« .

Plus de deux ans après son introduction, la CNIL a donc procédé à un deuxième contrôle des passes anonymes. Si le premier test effectué en 2008 s’était révélé particulièrement « médiocre« , la deuxième « opération de testing » qui a lieu fin 2009 s’est révélée bien meilleure, relève la Commission nationale. Non seulement les points de vente proposant le passe Navigo Découverte se sont multipliés, mais en plus « les personnels de la RATP sont maintenant en mesure de renseigner les usagers sur les caractéristiques de ce titre de transport. C’est un progrès« .

Toutefois, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés estime que la RATP cherche à dissuader d’une façon ou d’une autre les utilisateurs de prendre ce passe anonyme. D’une part le passe est facturé 5 euros (la version classique est gratuite dans le cadre d’un forfait) et d’autre part « ce passe ne permet pas de bénéficier d’abonnements à tarifs réduits ou sociaux ni d’en obtenir un nouveau gratuitement en cas de vol, perte, ou de destruction de son titre de transport contrairement au passe Navigo« .

La CNIL demande donc au Syndicat des Transports d’Ile-de-France (STIF) et à la RATP d’aligner les « conditions de vente des passes anonymes sur celles des passes nominatifs afin de garantir, pour toutes et tous, le droit au respect de sa vie privée« . Selon l’organisme administratif, il est en effet anormal de devoir débourser une somme supérieure à la tarification en vigueur pour jouir du plein respect de ses droits.

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