Exclu de Twitter en moins d’une journée, le porte-parole de l’UMP a signé son retour sur le réseau social. Mais sur 64 internautes suivis par Frédéric Lefebvre sur Twitter, 60 sont des personnalités politiques. Révélateur d’un mode de fonctionnement.

Frédéric Lefebvre est de retour sur Twitter après avoir vu son compte désactivé en moins de 24 heures, sous l’effet d’un signalement massif de spams par des internautes plaisantins. « I’m BACK, merci pour votre soutien massif et vos nombreux mails« , a publié le porte-parole de l’UMP vendredi, avant de faire un usage assez traditionnel de Twitter, rendant compte en direct du Conseil national de l’UMP et pointant vers quelques articles.

Mais sur Twitter, contrairement à ce que semble croire Frédéric Lefebvre qui se réjouissait sur LCI du grand nombre de followers qui aurait attiré les soupçons sur son compte, ça n’est pas ceux qui nous suivent (les « followers ») qui sont importants, mais ceux que nous suivons (les « following »). Twitter permet avant tout de suivre les points de vue et les informations exprimées par ceux que l’on suit. C’est ça qui enrichit les discussions et qui fait évoluer les points de vue.

Or si l’on regarde la liste des « following » de Frédéric Lefebvre, on comprend vite que l’ancien député UMP très hostile à Internet ne fait rien pour mieux comprendre le média sur lequel il entend désormais s’exprimer. Sur 64 personnes suivies par Frédéric Lefebvre à l’heure où nous écrivons ces lignes, 60 sont des personnalités politiques qu’il côtoie déjà quotidiennement. Les 4 exceptions sont @Arkemath (un inconnu à nos yeux), @Loic (Loïc Le Meur, bloggeur star qui a appelé à voter pour Nicolas Sarkozy en 2007), @Malkovitch (sans rapport avec l’acteur, il s’agit de l’auteur d’un blog breton), et @florencedesruol (une veilleuse très prolifique).

On trouve ainsi dans sa liste l’essentiel des membres du gouvernement, de nombreux élus UMP, mais aussi de très nombreux membres de l’opposition (François Hollande, François Bayrou, Jean-Pierre Chevènement, Olivier Besancenot, Jean-Paul Huchon, Gérard Collomb, Corinne Lepage, Daniel Cohn-Bendit, Arnaud Montebourg, Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo, Catherine Trautmann, Vincent Peillon, Benoît Hamon…). Peut-être cette sur-représentation de l’opposition est-elle un signe d’ouverture au dialogue, à moins que ça ne soit le signe d’une volonté de pouvoir réagir très vite aux « tweets » que pourraient diffuser ses opposants politiques.

Dans tous les cas de figure, la liste de Frédéric Lefebvre montre une incroyable autarcie qui ne l’aidera pas à mieux comprendre l’opposition du net à l’Hadopi ou à la Loppsi. Le porte-parole de l’UMP se désintéresse totalement des membres de la société civile qui font d’Internet ce qu’il est. On reste entre soi, meilleure manière de ne pas changer ses habitudes et ses modes de pensée. La meilleure manière de continuer à ne pas comprendre ce qu’est Internet.

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