On avait senti l’embarras d’Isabelle Huppert lorsqu’elle présidait le 62ème Festival de Cannes, au sujet de la loi Hadopi et de la lutte contre le piratage. Comment dire que l’on est contre la loi lorsque l’on préside pour quinze jours le rendez-vous le plus prestigieux organisé par les lobbys qui, précisément, soutiennent la lutte contre le piratage ? « Je comprends que l’on puisse avoir des soupçons sur cette loi« , avait-elle reconnu, en prenant le soin d’ajouter immédiatement qu’il « faut quand même trouver une solution« . Mais elle n’avait pas convaincu de son réel attachement à la lutte contre le piratage.

Rebelote en Amérique du Sud, aux rencontres cinématographiques de Lima. Alors que le cinéma ne s’est jamais aussi bien porté avec une augmentation de plus de 50 % des entrées en juillet en France comparé à l’an dernier, l’actrice a comparé les copies pirates de films faites en Amérique latine ou en Chine aux actions de Robin des Bois. « C’est comme Robin des Bois qui vole pour les pauvres« , a-t-elle ainsi déclaré en conférence de presse, selon des propos rapportés par l’AFP.

Elle a raconté avoir elle-même constaté que les Chinois connaissaient son film La pianiste, réalisé en 2001 par Michael Haneke, alors qu’il n’a jamais été distribué en Chine. En tout cas pas légalement.

L’Agence France Presse note qu’Isabelle Huppert n’a « pas précisé si elle était pour ou contre (le piratage)« . Mais la comparaison avec Robin des Bois laisse peu de doute sur ses intentions. A quoi bon combattre le piratage si le seul résultat est d’empêcher les pauvres d’accéder à la même culture que les plus riches ? D’autant que contrairement aux butins que volait Robin, les pirates ne détroussent pas les producteurs. Ils ne font que cloner leurs œuvres pour les distribuer à tous.

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