Le plus célèbre des réseaux anonymes et chiffrés évolue. En attendant une version 0.8 qui promet beaucoup, Freenet 0.7.5 débarque avec un lot non négligeables d’améliorations. Disponible sur tous les systèmes équipés d’une machine virtuelle java 1.5 ou supérieur, Freenet permet aux internautes de communiquer et d’échanger des données en toute sécurité.

(Anonymous #29, CC JacobDavis)

Créé par Ian Clarke, qui avait estimé que le logiciel pourrait « rendre Hadopi impossible à appliquer« , Freenet évolue et passe en version 0.7.5. Le réseau anonyme et chiffré a d’abord été créé pour aider les dissidents chinois à s’exprimer librement, sans risque de censure ou représailles, mais il a aussi été adopté y compris par les internautes occidentaux qui souhaitent s’échanger des œuvres librement sans avoir à craindre de poursuites en contrefaçon. Distribué sous licence libre GPL, le projet est aujourd’hui maintenu par un développeur à plein temps, et par une communauté de développeurs amateurs.

Le réseau Freenet fait de chaque utilisateur un node (un noeud) qui met une partie de son disque dur à disposition du réseau, sans savoir ce qui y transite. Tous les contenus sont chiffrés, dupliqués sur différents nodes, et distribués par une méthode qui empêche de savoir qui télécharge quoi, ou qui partage quoi. Très éloigné du réseau P2P traditionnel, Freenet est avant tout utile à la liberté d’expression, puisqu’il permet de créer des sites en xHTML (des « Freesites »), ou même de s’envoyer des e-mails en toute discrétion (des « Freemails »). L’échange de fichiers n’est que l’une des fonctions permises par le réseau.

Par sa nature totalement décentralisée et obscure, Freenet soulève bien sûr des polémiques. Les réseaux pédophiles ou terroristes peuvent s’en servir pour distribuer leurs contenus, qui transitent alors sur les disques dur de tous les utilisateurs, à leur insu. C’est bien pour cette raison que les projets de loi comme Hadopi ou Loppsi, qui cherchent à censurer l’internet du commun des internautes, encouragent en fait le développement de réseaux anonymes qui profitent aux « vrais criminels », et deviennent alors contre-productifs et dangereux. Freenet n’a jamais eu autant de succès que depuis les premières « ripostes graduées » et autres plaintes lancées contre les P2Pistes.

La version 0.7.5, réalisée après des déboires financiers (Google a versé 18.000 $ au projet pour lui permettre de subsister), apporte principalement les modifications suivantes (via siteduzero) :

  • Intégration de db4o (Database for Objects), qui permet de réduire considérablement les ressources mémoire utilisées par le node, et de rendre ainsi Freenet exportable sur des petites machines ;
  • Révision de l’interface web FProxy, qui devient plus simple à utiliser pour les débutants ;
  • Nouveaux installeurs pour simplifier l’installation de Freenet et renforcer la compatibilité avec Windows Vista ;
  • Refondation du système de plug-ins, avec (bientôt) la possibilité de créer des dépendances inter-plugins, et de les mettre à jour automatiquement.

La prochaine version, Freenet 0.8.0, est déjà très attendue. Entre autres modifications très importantes sur les performances du réseau, notamment pour l’échange de gros fichiers, la version 0.8 apportera un système de communication instantanée chiffré (Freetalk/WoT). Il sera doté d’un principe de « toile de confiance » pour noter les utilisateurs ayant bonne réputation sur le réseau, ou au contraire réduire au silence les spammeurs ou ceux dont les intentions apparaîtraient néfastes à la sécurité du réseau et de ses utilisateurs.

>> Télécharger Freenet 0.7.5
>> Site officiel


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