La Sacem est inquiète. La société de gestion collective qui collecte les rémunérations des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique a vu ses perceptions progresser de 0,4 % en 2007, avec 759 millions d’euros contre 756 millions en 2006. Mais cette progression est inférieure à l’inflation (2,5 % en 2007), et surtout la plupart des indica teurs sont au rouge.

En particulier, les perceptions issues des ventes physiques de disques et de vidéos musicales ont chuté de 7,7 % à 119 millions d’euros, et les revenus numériques sont loin de compenser la baisse. La Sacem n’a touché que 10 millions d’euros de recettes sur la musique dématérialisée (Internet et mobile), et même les success-stories ne semblent pas capables d’entamer un retour à la croissance pérenne.

Deezer, qui connaît un énorme succès populaire, n’a rapporté à la Sacem que 70.000 euros de recette sur ses six premiers mois d’exercice. Ce qui ne fera que quelques centimes par ayants droit. La Sacem touche 8 % des recettes publicitaires du site, qui offre actuellement plus de 2,5 millions de titres en streaming gratuit. Sur une moitié d’année, le site aurait ainsi touché 875.000 euros de recettes, ce qui est honorable, mais loin d’être suffisant pour soutenir toute une industrie musicale. C’est, en tout cas, beaucoup (beaucoup) moins que ce que rapporterait une licence globale. Selon Alexa, Deezer est le 45ème site le plus visité en France, et figure dans le top 1000 mondial.

Ces chiffres, s’ils se confirmaient sur le reste de l’année, confirment les doutes que nous plaçons dans la viabilité de la musique financée par la publicité. Soit les publicités sont uniquement affichées à l’écran, et elles ne sont pas regardées par ceux qui sont là pour écouter. Soit les publicités sont insérées en audio dans les morceaux, et dans ce cas les internautes partiront ailleurs écouter leur musique.

La Sacem a tout de même matière à se consoler. Les recettes des concerts ont progressé fortement de 8,7 % à 62,8 millions, ce qui est (pur hasard) une proportion symétrique à la chute des revenus issus du disque. Les perceptions dues au titre de la diffusion de musique dans les lieux publics (restaurants, discothèques, boutiques,…) ont également progressé de 5 %.

Mais l’année 2008 commence mal. Selon le président Bernard Miyet, les perceptions de la Sacem sont en baisse de 5 % sur le début de l’année.


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