Professionnel de l’informatique, consultant en cybersécurité, ancien gendarme et hacker éthique, ils lancent l’ONG Hackers Sans Frontières pour aider l’humanitaire à se défendre contre les menaces cyber.

Loin des grands principes d’un hacking qui s’attaque aux forts et épargne les plus faibles, la cybercriminalité touche aujourd’hui tout le monde et surtout les plus vulnérables. On se souvient par exemple qu’en pleine pandémie, alors qu’il y avait un afflux de malades, des hôpitaux français étaient frappés par des cyberattaques.

Les données du Comité International de la Croix Rouge qui ont fuité pourraient mettre en danger des réfugiés qui ont fui la guerre ou des régimes autoritaires // Source : ICRC droits réservés
Les données du Comité International de la Croix Rouge qui ont fuité pourraient mettre en danger des réfugiés // Source : ICRC droits réservés

Début 2022, on compte même une victime majeure dans le monde de l’humanitaire : le Comité International de la Croix Rouge (CICR), cible d’un vol de données particulièrement sensibles. Les victimes de cette fuite, plus de 500 000 personnes, sont des réfugiés qui ont fui la guerre ou des régimes autoritaires. Les derniers éléments communiqués pointent vers une attaque ciblée, probablement l’œuvre d’un acteur étatique.

« Le but, c’est d’aider les associations qui sont moins armées »

Une situation qui a fait réagir un collectif de professionnels de l’informatique et de la cybersécurité. Karim Lamouri est directeur des systèmes informatiques d’une ville dans le 93 et travaille dans la cybersécurité. Avec trois autres membres fondateurs, un ancien gendarme du C3N (unité spécialisée dans la cybercriminalité de la gendarmerie nationale), un consultant en cybersécurité et un hacker éthique, ils fondent Hacker Sans Frontières.

« L’idée était de monter un collectif, qui est rapidement devenu une association et qui est maintenant une ONG», explique plein d’entrain Karim Lamouri. «L’humanitaire n’est pas seulement en danger dans le monde physique, il est aussi ciblé par des crimes numériques. Notre but, c’est d’aider les associations qui sont moins armées. Parce que nous on a les connaissances, c’est notre rôle de faire ça. Défendre ceux qui n’ont pas l’argent pour se protéger, ceux qui sont laissés de côté. Prévenir les cyberattaques, les détecter et les neutraliser. »

« Pas besoin d’être des licornes »

Et l’initiative commence à fédérer dans les petits milieux la cybersécurité et de la Tech : « On a eu 150 demandes d’adhésions, et déjà 100 profils qui sont acceptés, poursuit le membre fondateur. Ils viennent d’une quinzaine de pays pour l’instant, mais surtout de France ». Autant de bénévoles, volontaires pour aider les associations qui en auraient besoin.

Encore en plein lancement, l’association explique discuter avec plusieurs ONG. Mais Karim Lamouri est déjà bourré d’ambition, avec comme source d’inspiration d’autres organisations comme Médecins sans frontières ou Reporters sans frontières : « Ces ONG font un travail inestimable, on doit faire perdurer cet esprit d’entraide internationale. On n’a pas besoin d’être des licornes, de parler d’oseille. On peut faire des choses ». Et d’appeler les volontaires, spécialistes en cybersécurité ou non, à ne pas hésiter à les rejoindre.

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