Les relations commerciales entre la Chine et les États-Unis se dégradant, l’espoir d’une désescalade des menaces cyber entre les deux pays s’éloigne.

Le cyberespionnage chinois apporte de l’eau au moulin des sanctions économiques américaines : mardi 20 novembre, le bureau du représentant au commerce américain (USTR), a dévoilé une mise à jour de son rapport sur les activités chinoises concernant le respect de la propriété intellectuelle. Le bureau exécutif note que depuis le premier état des lieux, en mars 2018 qui a motivé une première salve de sanctions tarifaires américaines, les comportements chinois n’ont pas été modifiés : « Cette mise à jour montre que la Chine n’a pas fondamentalement changé ses pratiques injustes, excessives et faussant le marché qui était déjà le sujet du précédent rapport ».

Attaques répétées

À quelques semaines du prochain sommet sino-américain, le bureau du représentant au commerce donne, via une enquête, des outils législatifs pour organiser des représailles selon la loi américaine. La section 301 du Trade Act de 1974 donne de larges pouvoirs à la branche exécutive pour avancer sur toutes formes de sanctions. Ce fut la voix empruntée par l’administration au printemps dernier en imposant, pour rappel, à la Chine des taxes d’import sur 200 milliards de dollars de marchandises diverses.

La situation de tension commerciale entre les deux puissances s’est traduit par une reprise agressive des attaques informatiques et du cyberespionnage côté chinois. Pour de  nombreuses firmes de cybersécurité comme FireEye, les entités malveillantes chinoises ont ainsi mis fin à la trêve engagée par l’administration Obama en 2013. Le rapport de l’USTR rappel ainsi que « les entreprises de cybersécurité ont observé ce qui apparaît comme des attaques provenant de groupes soutenus par l’état chinois dans le cloud, l’internet des objets (IoT), l’intelligence artificielle, les biomédecines, l’aérospatial privé  ».  Pour les enquêteurs du bureau, cette menace informatique vise des secteurs d’innovation américains afin de prolonger les pratiques de vol des technologies déjà engagées dans les transferts technologiques promus par les investissements chinois.

en matière de désescalade des menaces cyber, la méthode punitive n’a pas encore fait ses preuves

Alors que le bureau niait récemment la mise en place d’une nouvelle salve de sanctions — elles sont déjà conditionnées pour être automatiquement relevées l’année prochaine –, ce nouveau rapport donne à l’administration l’occasion d’accroître la pression sur Beijing en vue d’une rencontre en marge du G20. Le processus de négociation commerciale, liée de très près la cyber-sécurité américaine, témoigne d’un changement de méthode net depuis l’administration Obama. Toutefois, en matière de désescalade des menaces cyber, la méthode punitive n’a pas encore fait ses preuves.

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