Le ministère de la Défense américain a dévoilé le 8 décembre 2025 GenAI.mil, une nouvelle plateforme d’intelligence artificielle militaire fondée sur Gemini de Google. Elle doit doper la productivité des millions de salariés du Pentagone et préparer l’intégration de systèmes d’IA capables de gérer des données sensibles, voire classifiées.

Le département de la Défense des États-Unis – renommé Département de la guerre, le 5 septembre 2025 – souhaite mettre Gemini, l’assistant IA de Google « directement entre les mains de chaque soldat américain ». C’est en tout cas ce qu’a assuré Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense du pays le 9 décembre 2025 dans une vidéopubliée sur les réseaux sociaux, annonçant le lancement de GenAI.mil, une plateforme d’intelligence artificielle à vocation militaire.

Un assistant pour la paperasse du Pentagone

GenAI.mil serait, pour l’heure, un chatbot principalement destiné à accroître la productivité administrative des 3 millions de salariés du Pentagone. « D’un simple clic, les modèles d’IA de GenAI permettent de mener des recherches approfondies, de mettre en forme des documents et même d’analyser des vidéos ou des images à une vitesse sans précédent », explique Pete Hegseth. 

Le robot conversationnel serait par ailleurs en mesure de traiter des données sensibles non classifiées avec un risque d’hallucinations réduit grâce à son appui sur la recherche Google. On rappellera au passage que ce même moteur de recherche indexe aujourd’hui des sites webs générés par l’IA truffés d’erreurs : espérons que les sources fiables sont sélectionnées par les États-Unis.

La suprématie militaire par l’IA

Si, dans un communiqué, le Département dit miser « sur l’intelligence artificielle comme force de combat », l’usage létal de la technologie n’a été que sous-entendu. « Dans la course mondiale à la suprématie en matière d’IA, la deuxième place ne compte pas » assure le ministère, pour qui, l’intégration de l’IA au sein du Pentagone devrait permettre de « raviver l’esprit guerrier, reconstruire les capacités militaires américaines et rétablir la dissuasion par la suprématie technologique et une détermination sans faille ».

Emil Michael, sous-secrétaire du Pentagone chargé de la recherche et de l’ingénierie, a précisé lors d’une conférence de presse le 9 décembre 2025, que GenAI.mil intégrerait prochainement d’autres modèles d’IA et pourrait, à terme, traiter des données sensibles et classifiées. Quoi qu’il en soit, le site militaire boosté à l’IA n’est pour l’instant pas accessible.

En juillet 2025, Google avait officialisé un contrat plafonné à 200 millions de dollars avec le Département de la Défense des États-Unis pour y déployer ses solutions d’IA avancées. xAI, OpenAIet Anthropic font partie des autres entreprises d’IA qui ont, elles aussi, signé avec le Pentagone cette année.

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