Le département de la défense américain a signé un contrat avec une société spécialisé dans la reconnaissance faciale, pour intégrer cette technologie dans des drones.

Il fallait s’y attendre. Le Pentagone envisage de moderniser ses drones avec une technologie de reconnaissance faciale. Le média spécialisé NewScientist a repéré le 23 février 2023 un contrat de 800 000 dollars, passé entre l’armée américaine et la société spécialisée dans l’IA, RealNetworks. Ce partenariat serait la deuxième phase d’un processus lancé en 2021 pour implanter la reconnaissance faciale dans des mini-drones, aussi appelé sUAS pour « Small Unmanned Aircraft Systems ».

Le département américain de la défense précise que les missions principales de ces appareils seraient le renseignement et l’identification lors d’opérations spéciales.

Le logiciel serait intégré dans l’appareil ainsi que dans son ordinateur de bord et serait capable « de répondre de manière autonome en temps réel », indique le rapport. On ne peut pas encore concrètement déterminer quelles seraient les compétences autonomes. Compte tenu des missions envisagées, il peut s’agir du suivi d’un individu identifié depuis une base de données, par exemple.

L'écran pour surveiller depuis un drone Black Hornet // Source : Teledyne Flir
Les drones à courte portée sont utilisés pour surveiller et opérer dans des zones urbaines et des bâtiments par exemple. // Source : Teledyne Flir

Une technologie encore imparfaite

Seuls les mini-drones sont ciblés pour l’instant. Il s’agirait donc d’appareils de la taille des modèles vendus pour le tourisme ou encore d’avions téléguidés de petite taille (autour de deux mètres d’envergure). RealNetworks, la société à l’origine du produit, est connue pour être l’une des premières sociétés à avoir développé des lecteurs multimédias avant d’opérer un virage vers l’IA.

La surveillance d’humain par reconnaissance faciale soulève des questions sur la protection du droit à la vie privée, ainsi que sur l’efficacité réelle de cette technologie. Le taux d’erreur pour l’identification, surtout à distance, est encore élevé. À noter que des pays, comme la Chine, ont totalement adopté la reconnaissance faciale avec des bornes implantées dans les lieux publics, les écoles, les administrations.

Sur le champ de bataille, cet outil est encore nouveau et laisse imaginer qu’un jour des robots seront capables d’identifier et tuer de manière autonome. Pour l’instant, aucune loi ni aucun traité n’a été signé pour régir cette technologie en temps de guerre.

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