À cause de la déviation de trajectoire survenue pendant un vol d’un lanceur Ariane5 en janvier, la durée de vie opérationnelle du satellite Al Yah 3, placé sur la mauvaise orbite, a été significativement réduite. Son opérateur, Yahsat, va faire jouer les assurances pour obtenir un dédommagement.

La déviation de trajectoire qui a été observée au mois de janvier pendant le vol d’un lanceur Ariane 5 aura des répercussions financières. L’opérateur émirati Yahsat, dont le satellite Al Yah 3 se trouvait à bord, devrait en effet faire jouer la clause d’assurance pour obtenir une compensation économique en vue d’atténuer les conséquences de la mauvaise satellisation de l’engin par Arianespace

Selon les informations de Space Intel Report, le versement auquel pourrait prétendre Yahsat tournerait autour de 108 millions de dollars. Il s’agit toutefois d’une estimation et le montant final ne sera connu que lorsque Al Yah 3 sera correctement mis en orbite. Selon des sources industrielles, Yahsat estimerait avoir perdu 43 % de sa capacité à générer des revenus avec ce satellite.

L’entreprise émiratie avait assuré son satellite pour environ 270 millions de dollars auprès d’un consortium d’assureurs, indiquait fin février La Tribune. En principe, la durée de vie de Al Yah 3 devait atteindre quinze ans, mais son positionnement sur une orbite dégradée et les manœuvres pour le remettre en position devrait lui faire perdre la moitié de sa carrière opérationnelle, pour atteindre huit ans.

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CC ESA–S. Corvaja

Mauvais angle

L’origine de l’erreur qui a entraîné une mauvaise satellisation de Al Yah 3 (et de SES-14, qui était l’autre satellite à bord d’Ariane 5 lors de la mission VA241) s’est trouvée « dans la spécification de mise en œuvre des deux centrales inertielles du lanceur ». Il s’agissait d’un problème d’angle au niveau de l’azimut, dont le degré d’ouverture était inhabituel par rapport à des missions standards, selon un rapport sur l’incident.

« Compte tenu des exigences particulières de cette mission, l’azimut requis pour l’alignement des centrales inertielles était de 70° et non de 90°, comme le plus souvent pour les missions vers l’orbite de transfert géostationnaire. Cet écart a conduit au décalage de 20° vers le sud de la trajectoire du lanceur dès les premières secondes de vol », ajoutait la commission d’enquête.

Depuis cet incident, Arianespace a annoncé avoir pris des mesures pour en éviter la réitération. Début mars, l’opérateur a mené à bien la mission VS18, qui consistait à utiliser un lanceur Soyouz pour mettre en orbite 4 satellites de télécommunications. La prochaine mission impliquant un lanceur Ariane 5 sera appelée VA242. Elle consistera à transporter deux satellites de télécommunications et devrait survenir en avril.

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