Dans un document transmis aux autorités boursières américaines, Facebook évalué à 83 millions le nombre de faux profils présents sur son réseau social, soit 8,7 % du total. Pour le site communautaire, ces comptes dupliqués, erronés ou nuisibles peuvent avoir un impact direct sur ses revenus, très dépendants de la publicité.

Les statistiques sont impressionnantes. Lancé en 2004 dans une chambre d'étudiant à Harvard, Facebook est aujourd'hui le réseau social le plus fréquenté au monde. Selon les statistiques officielles fournies par le site communautaire, il y a plus de 955 millions d'utilisateurs actifs par mois à la fin du mois de juin. Et parmi eux, 552 millions d'utilisateurs s'y connectent chaque jour.

83 millions de faux comptes

Mais dans cette masse de profils, combien de faux comptes existent ? Cette question n'a jamais vraiment trouvé de réponse, puisque le réseau social n'a jusqu'à présent pas communiqué sur ce point. Tous ceux qui fréquentent Facebook ont très certainement dû croiser quelques faux comptes, mais cela ne permet en aucune façon d'avoir une idée de l'ampleur du phénomène.

Désormais coté en bourse, Facebook doit fournir régulièrement des rapports financiers à l'autorité américaine de réglementation des activités boursières, le SEC (Securities and Exchange Commission). Et dans ce document, signalé par la BBC, le réseau social évalue à 8,7 % le nombre de faux comptes présents dans sa base de données. Soit environ 83 millions de profils, un nombre équivalent à la population allemande.

Trois catégories de faux compes

Ces faux profils n'ont pas tous la même "valeur" aux yeux du site communautaire, qui les a divisés en plusieurs catégories. Trois types ressortent : il y a les comptes dupliqués (4,8 %), créés par une même personne pour diverses raisons : oubli du mot de passe du compte précédent par exemple, ou bien création d'un profil perso et d'un profil pro.

Il y a ensuite les comptes inappropriés (2,4 %), dans lesquels on retrouve des profils pour des associations, des animaux, des entreprises… pour Facebook, ces éléments devraient être présentés dans des pages et non des profils. La dernière catégorie concerne les comptes indésirables (1,5 %), qui regroupe essentiellement les spammeurs. Mais Facebook rappelle qu'il est difficile de faire une évaluation précise du problème.

D'après le réseau social, l'apparition de faux profils se manifeste surtout dans les pays en voie de développement, comme l'Indonésie, ou ceux ayant amorcé un décollage industriel leur permettant de rattraper les pays développés, comme la Turquie, où la croissance du réseau social est par ailleurs assez élevée. Ce phénomène est moindre en Occident, même s'il existe.

Négatif pour les revenus publicitaires

Ce pourcentage de 8,7 % n'est pas anodin pour Facebook, puisqu'il a un impact sur le revenu moyen par utilisateur (ARPU) que le site peut espérer atteindre. Les annonceurs souhaitant diffuser de la publicité ciblée pourraient réviser ainsi leur approche en sachant qu'un peu moins de 10 % des comptes ne présentent pas d'intérêt.

L'essentiel des ressources du site communautaire provenant de la publicité, Facebook doit maintenir un haut niveau d'attractivité envers les annonceurs afin d'éviter par ailleurs d'aggraver le cours de son action en bourse.. Mais même en supposant que l'évaluation soit exacte, il n'en demeure pas moins que Facebook compte toujours des centaines de millions de comptes tout à fait légitimes.

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