Après trois ans de service auprès de l’association de défense des libertés numériques, Adrienne Charmet quitte la tête de la Quadrature du Net pour rejoindre l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Elle s’y était notamment fait connaître pour sa lutte contre la loi renseignement.

Pendant ses 3 années passées au cœur de la Quadrature du Net, Adrienne Charmet a vécu bien des combats. Prendre la tête de l’association de défense des libertés sur Internet en pleine explosion de la menace terroriste représentait forcément un défi important.

Six reconductions de l’État d’urgence plus tard, la Quadrature est toujours vent debout avec ses « Exégètes », mais devra désormais perpétuer son militantisme sans sa coordinatrice des campagnes.

Adrienne Charmet-Alix. Photo : CC Pierre Selim

Adrienne Charmet-Alix. Photo : CC Pierre Selim

« Usée » par ses combats 

La jeune femme précise à Next INpact que le « rythme ternaire » de son activité associative était défini dès ses premiers jours. Nul départ imprévu donc, mais la logique de renouvellement de l’association qui accueillera sous peu son nouveau coordinateur, encore inconnu. Adrienne Charmet, renforcée mais aussi selon son propre aveu « usée » par ses combats, rejoint de son côté l’Anssi, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information.

Celle qui confiait au Monde, en 2015, ne pas savoir coder, était aussi loin du portrait caricatural de la Quadrature, considéré par un membre du cabinet de Christine Albanel comme « cinq gus dans un garage », aura en fin de compte apporté une crédibilité institutionnelle à l’organisation.

Malgré l’urgence des questions de renseignements qui ont bousculé l’agenda de l’association, la Quadrature s’est fait connaître pour ses interventions régulières auprès des juristes, des élus et des militants.

https://twitter.com/AdrienneCharmet/status/889406977360539648

Pour le moment, nous ne savons rien du futur poste de cette littéraire de formation — que nous avions interviewée fin 2015 —  à l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information. Elle a toutefois anticipé les critiques qui l’accusent de « passer à l’ennemi ».

À ses yeux, ce nouveau poste lui permettra de « continuer [son] travail au service de l’intérêt général, d’une autre manière mais dans le même esprit. »


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