La fondation américaine d’archivage du web, créée en 1996, appelle aux dons pour pouvoir dupliquer sa gigantesque base de données au Canada. Une décision motivée par ses inquiétudes sur l’avenir du web sous la présidence de Donald Trump.

Depuis 20 ans, la fondation américaine Internet Archive compile l’ensemble des données du web pour  « permettre à tous d’accéder au savoir, gratuitement et pour toujours ». Cette gigantesque mémoire du web permet notamment à chaque internaute, grâce à sa très pratique Wayback machine, d’accéder à des pages devenues inaccessibles à leur adresse d’origine.

Chaque semaine, 300 millions de nouvelles pages sont ajoutées à la gigantesque base de données fondée en 1996 par Brewster Kahle. L’Internet Archive se lance aujourd’hui dans un nouveau projet ambitieux : dupliquer cette mémoire colossale du web au Canada, de peur de la voir disparaître.

archive.org

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Cette initiative est clairement motivée par l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, même si le milliardaire n’est jamais nommé directement dans l’appel aux dons publié par l’Internet Archive :  « Le 9 novembre, aux États-Unis, nous nous sommes réveillés avec une nouvelle administration qui promet un changement radical. Cela nous a fermement rappelé à quel point des institutions comme la nôtre, conçues pour le long terme, doivent s’adapter au changement. »

La fondation, convaincue que « de nombreuses copies permettent d’assurer la sécurité des données » poursuit : « Cela signifie, dans notre cas, que nous devons préserver l’accessibilité permanente et privée de notre documentation culturelle. Et cela implique de se préparer à un Web potentiellement soumis à de plus grandes restrictions. »

Le Web a besoin d’une mémoire

Pendant sa campagne, Donald Trump s’est montré favorable à la surveillance exercée par la NSA. Il avait même appelé, en décembre 2015, à « fermer Internet en partie » pour lutter contre la propagande de Daech.

L’équipe de 150 personnes demande ainsi l’aide de ses utilisateurs pour pouvoir payer les coûts toujours plus élevés de ses serveurs et de ses salariés, estimés à des millions de dollars pour ce projet.

La fondation rappelle l’importance de poursuivre son travail : « Cela permet d’éviter que quiconque réécrive l’histoire simplement parce qu’il n’en existe aucune trace numérique. Le Web a besoin d’une mémoire et d’un moyen de se souvenir [de son passé]. »


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