France Télévisions accordera l’exclusivité de sa diffusion en VOD à l’opérateur Orange. Mais ce partenariat est loin de faire l’unanimité, et surtout pas celle des opérateurs et fournisseurs d’accès concurrents qui dénoncent l’infraction au principe même de service public.

Au début du mois était conclu un accord entre Orange et France Télévisions visant à offrir aux abonnés les cinq chaînes du service public – France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô – en VOD. Le service, intitulé Rewind TV, a pour but de proposer les programmes des chaînes (excepté les films) pendant une période de 7 jours à compter de leur diffusion, voire jusqu’à un mois pour les programmes de « stock » (séries, fictions, documentaires).

Ce partenariat, qui doit se concrétiser d’ici la fin de l’année, signe donc l’arrivée des chaînes publiques sur la télévision mobile. Mais cela ne fait pas le bonheur de tout le monde, et surtout pas celui de Free et Neuf qui se dressent haut et fort contre ce qu’ils considèrent être « une atteinte grave à la mission de service public des chaînes du groupe France Télévisions ».

La meilleure exposition possible ?

Il apparaît clairement que ce partenariat enfreint les fondements mêmes de ce qui constitue un service public. Non seulement il contourne vraisemblablement la procédure d’appel d’offre auquel il doit soumettre toute commande, mais il remet aussi sérieusement en doute l’accessibilité pour tous qui doit régir son offre commerciale.

Pour Camille Pascal, chargé du développement et des diversifications à France Télévisions, « il s’agit avant tout de (…) faire en sorte que tous nos contenus bénéficient de la meilleure exposition possible et soient disponibles et visibles sur tous les supports« .

La meilleure exposition possible ? Alors « comment justifier que près de la moitié du public – celui qui n’a pas choisi Orange comme opérateur haut débit ou mobile – soit privé de ce nouveau mode d’accès aux contenus financés par la redevance? » pose Jacques Veyrat, président de Neuf Cegetel, dans une lettre envoyée à France Télévisions et au ministère de la culture.

De leur côté, Orange et France Télévisions estiment qu’il n’y a pas de quoi s’insurger. Peut être sous-estiment t-ils le poids d’une telle exclusivité dans le choix des consommateurs, mais c’est loin d’être le cas de ses concurrents directs.


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