Choisie par le CSA pour diriger France Télévisions ces cinq prochaines années, le projet stratégique de Delphine Ernotte Cunci propose d'utiliser les mêmes techniques de recommandations de contenus que Netflix pour personnaliser l'offre en fonction de chaque spectateur.

Le CSA a publié vendredi le projet stratégique de Delphine Ernotte Cunci pour France Télévisions qui, comme on pouvait l'attendre de la part d'une dirigeante d'Orange, réserve une part (toutefois modeste) au numérique et à Internet. Il y est question en particulier de la personnalisation de la vidéo à la demande de France Télévisions en fonction des goûts de chaque spectateur, et de ses habitudes de consommation.

"L’ergonomie est clef. Afin de créer une passerelle directe avec les usagers, une nouvelle plateforme numérique, basée sur un algorithme de recommandation doit rendre la télévision de rattrapage plus accessible, sur le modèle de Netflix par exemple", écrit-elle. "Il y a en la matière beaucoup de progrès à faire. Il faut mettre les sites au standard du marché".

Pour cela, le service public de télévision devra emprunter aux techniques des sociétés privées, et collecter des données personnelles sur les habitudes de consultation de contenus des internautes, pour établir un profil personnalisé et recommander des contenus en fonction de ce que les profils similaires aiment regarder (il n'est toutefois pas certain que France Télévisions dispose d'assez de contenus pour rendre ce service vraiment pertinent et utile…).

COMME NETFLIX

"Il faut permettre une véritable interaction avec les téléspectateurs. France Télévisions doit mettre en place une stratégie relationnelle avec ses usagers, s'appuyer sur les outils professionnels de la relation client. Les habitudes d'un téléspectateur, ses goûts et ses affinités doivent permettre de lui fournir une offre numérique personnalisée", explique Delphine Ernotte Cunci. "Ces nouvelles techniques sont essentielles pour accroître le lien avec chaque usager, accroître son attachement à ses chaînes publiques et instaurer un dialogue".

Par ailleurs, le projet baptisé "Audance 2020" prévoit de donner plus de place au numérique comme support autonome de diffusion de contenus qui ne sont pas proposés sur les antennes de télévision. "C'est d'abord par le numérique que peut se constituer un rapport nouveau entre la télévision publique et les jeunes", assure-t-elle. "Il s'agit de se doter d'une pépinière de talents, de dénicher les créateurs, disposant déjà d'une reconnaissance sur les réseaux sociaux et le web, et de chercher à les adapter ensuite à l'antenne en pastilles. Cela peut aussi concerner la création de marques ou d'univers numériques. Avant de diffuser une fiction nouvelle à l'antenne, il peut-être pertinent de créer son identification sur le web et de familiariser l'audience avec un nouvel univers".


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