L'Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres (AFUL) lance un label "Offre libre" pour distinguer les offres commerciales qui respectent parfaitement l'esprit du logiciel libre, qui ne se résume pas à l'utilisation de technologies open-source.

Puisqu'il ne suffit pas de fournir des logiciels open-source pour respecter la lettre et l'esprit des logiciels libres, l'Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres (AFUL) a annoncé mardi le lancement d'un label Offre Libre, destiné à clarifier la nature des offres commerciales. 

"Nombreuses sont les entreprises à s'être engagées dans le mouvement de l'Open Source, notamment au vu de la supériorité du modèle en terme de qualité, de contrôle et de compétitivité. Malheureusement, si ces entreprises ont toutes plus ou moins bien intégré les avantages du logiciel libre et de l'Open Source pour elles (les méthodes d’ingénierie, d'ouverture, la disponibilité d'une quantité considérable de composants, les possibilités de modifier le code), trop peu d’entre elles respectent à leur tour les libertés de leurs utilisateurs, notamment dans leurs rapports commerciaux", constate l'association. "Ainsi certaines de ces entreprises livrent au final du logiciel non-libre à leurs clients. Et ces clients commencent à perdre leur repères et leur confiance dans les avantages du logiciel libre ou de l'Open Source."

Le label Offre Libre se propose donc d'identifier grâce à des critères précis les offres commerciales françaises qui s'inscrivent réellement dans l'esprit du logiciel libre, et de mettre en avant cet avantage compétitif par rapport aux offres basées sur des solutions propriétaires ou libres seulement en partie. 

Pour gage de sérieux, le label n'est pas lui-même pas libre. Il est décerné par un jury pluridisciplinaire composé de membres de l'AFUL, à la fois concepteurs et utilisations de solutions libres. Le candidat doit remplir un formulaire de 11 pages dans lequel il détaille son offre commerciale, les licences proposées aux clients, les éventuelles dépendances à des briques non libres, la disponibilité du code source, la documentation proposée pour comprendre et modifier le source, l'accès aux données utilisées par l'application, etc.

QUATRE LABELS

Pour prétendre au label, les candidats doivent au minimum utiliser une licence libre reconnue comme telle par la FSF, permettre la compilation conforme à partir des sources, utiliser des données dans un format ouvert, et proposer un support professionnel aux clients.

"En cas d'inéligibilité de l'offre commerciale à l'usage de la marque « OFFRE LIBRE », le jury propose des actions concrètes à mener afin de rendre l'offre éligible", prévient l'association, qui rassure en précisant que le fait d' "effectuer cette démarche est déjà un grand pas démontrant une volonté du demandeur de respecter la lettre et l'esprit du logiciel libre", et donc que "la règle d'instruction est, par défaut, la bienveillance, la confiance et le dialogue".

On peut simplement regretter le choix d'ajouter de la confusion au label en le sous-divisant en quatre labels A, B, C et D, dont l'AFUL nous dit qu'ils "garantissent tous le respect des libertés indispensables aux utilisateurs de logiciels libres", et que "seuls des critères d’ingénierie les distinguent".


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