Selon une première étude présentée à l'occasion du Festival de Cannes, les films qui sortent simultanément en VOD et au cinéma sont d'abord regardés dans les salles, et le sont en VOD surtout dans les régions où le film n'est pas proposé à l'affiche.

"En faisant exception des grandes métropoles, dans lesquelles la notion de disponibilité d'un film, diffusé dans un nombre très limité de salles, est difficile à appréhender, les transactions de VOD sont réparties sur l'ensemble des territoires et interviennent principalement dans des zones où le film n'est pas diffusé en salles". C'est la conclusion à laquelle est (difficilement) parvenue Thomas Paris, Chercheur au CNRS et Professeur Affilié à HEC, dans un rapport commandé par la Commission Européenne suite aux expérimentations menées depuis l'an dernier sur la sortie simultanée de films en VOD et au cinéma.

Très limitée par le nombre réduit des films étudiés (seulement 9 alors que près d'une centaine étaient espérés !), des salles dans lesquelles ils étaient projetés, et des achats en VOD qui rendent l'analyse statistique hasardeuse, l'étude a tout de même permis de dégager de premières tendances favorables à une remise en cause profonde de la chronologie des médias.

Le rapport estime ainsi que la possibilité de sortir des films en même temps dans des salles de cinéma et sur des services en ligne est "une bouffée d'oxygène" pour les producteurs qui peuvent concentrer leurs efforts marketing, et qu'elle est permet aussi une plus grande accessibilité pour les spectateurs qui souhaitent voir les films d'auteurs qui ne sont pas diffusés dans les salles près de chez eux. Lorsqu'il faut attendre quatre mois, l'envie du moment est souvent balayée, et le film passe aux oubliettes culturelles.

Ces avantages étaient attendus. En revanche, le rapport apporte une indication précieuse en notant que "sur l'économie de la filière, les expérimentations ne semblent pas indiquer de risque majeur", car "la consommation en VOD porte principalement sur des zones dans lesquelles le film n'est pas ou peu accessible en salles". C'est bien lorsque le film n'est pas diffusé près de chez soi que l'on se rabat vers la VOD. C'est donc, au moins pour les films à petite distribution, une conclusion qui devrait rassurer les salles de cinéma qui craignent la cannibalisation.

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