Il va sans dire que le lancement de Hollow Knight: Silksong est une brillante réussite, et incroyable pour un petit studio comme Team Cherry — plus attaché à la création qu’à la commercialisation d’un phénomène vendu une bouchée de pain. Mais on ne peut occulter la partie moins reluisante de la sortie : le 4 septembre, à 16h, des milliers de joueuses et de joueurs n’ont pas pu acheter le jeu. J’en fais partie, et ce fut particulièrement pénible.
C’est bien entendu la frustration qui parle, qui plus est en voyant les chiffres décoller sur Twitch. Alors que des dizaines de streamers réunissaient déjà des milliers de personnes sur leur partie en direct, je rafraîchissais la page du PlayStation Store (plan A) et celle du marché Xbox (plan B), en priant fort pour que Hollow Knight: Silksong daigne être disponible. J’avais l’impression d’être exclu de la fête et, dans ce genre de cas, quand on est dans le camp des perdants, le bonheur des uns fait le malheur des autres. Le calvaire, que j’imaginais interminable, durera finalement trois bonnes heures : à 19h, j’ai pu acheter et télécharger le précieux sésame sur ma PS5. Ouf, le reste de la soirée était sauvé.
Lancement réussi (et raté) pour Hollow Knight: Silksong
Cette frustration est loin d’être un cas personnel. Sur X, l’insider Detective Seeds déplore : « Hollow Knight: Silksong n’apparaît même pas sur le PlayStation Store pour moi. Je sais que les gens détestent les précommandes et les pré-téléchargements, mais cela aide à atténuer ces problèmes. » Car oui, Team Cherry a opté pour une commercialisation basique : zéro précommande et zéro pré-téléchargement, soit aucune possibilité d’anticiper, en dépit d’un engouement immense. Le petit studio australien a lâché sa bombe et l’a laissé exploser, attendant alors de voir ce qui se passe. Résultat : les stores des différentes plateformes étaient en carafe, même Steam.
Interrogé par Numerama, Jean-Baptiste, passionné de jeux vidéo, a souffert de cette situation chaotique. Il témoigne : « Trois heures et demie d’attente, trois longues heures et demie à appuyer alternativement sur X et O, sur la page de Silksong, dès 16 heures tapantes, afin de vérifier si ma liste de souhaits avait changé et si le nouveau jeu de Team Cherry était enfin sorti. J’ai redémarré trois fois ma console entre temps, en me disant que c’étiait peut-être un problème interne. Mais non. »
Jean-Baptise en veut aussi à Valve, Sony ou encore Microsoft pour le manque de communication. Il pense que les stores étaient mal préparés « au lancement du jeu indé le plus attendu de tous les temps », qualifiant le lancement de « Bérézina ». Il appuie : « Merci Sony, Microsoft, Nintendo, Valve et consorts d’avoir prévu cet engorgement de la façon la plus simple qu’il soit : en ne faisant rien pour renforcer les serveurs, surtout en ne communicant pas sur l’état des services. Ce n’est pas comme si Silksong était attendu par la moitié de l’univers visible depuis plus de sept ans. J’exagère peut-être un peu, mais quand même. Ce lancement restera dans les annales, mais certainement pas pour les bonnes raisons ».
Passablement agacé, il explique avoir tué le temps comme suit : « En attendant, rongeant mon frein et en tentant toutes les invocations à des déités innommables, dans des langues incompréhensibles pour le commun des mortels, je rafraîchissais sans cesse l’un des sites favoris des chasseurs de trophées : PSNProfiles. Dès l’apparition des listes PS4 et PS5, je suis allé dare-dare, et quelle ne fut donc pas ma surprise quand je vis un premier finlandais qui obtint son premier trophée à peine une heure après la sortie théorique de Silksong (16h, heure française), suivi d’un second finlandais quelques minutes plus tard, et ensuite un danois ». Certains ont vraiment été plus chanceux que d’autres. Fort heureusement, tout est rentré dans l’ordre le jour même, mais petite pensée pour celles et ceux qui avaient posé leur après-midi en pensant y jouer tout de suite.
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