Dépendante du Département de la Défense, la très critiquée NSA ne devrait pas beaucoup subir les spectaculaires coupes budgétaires annoncées la nuit dernière aux Etats-Unis. Mais l'agence d'espionnage devrait toutefois ralentir sa surveillance de la population.

C'est une crise majeure qui paraît incroyable vu de France, et qui pourrait durablement porter atteinte à l'image des Etats-Unis. Le Congrès ayant refusé de voter le budget, l'Etat fédéral a été contraint la nuit dernière de confirmer la suppression de près d'un million d'emplois de fonctionnaires et contractuels de ses différentes administrations, plongeant le pays dans une crise sans précédent. 

Plus de 800 000 employés se retrouvent dès aujourd'hui sans emploi et sans indemnités, l'Etat fédéral ayant été contraint de supprimer tous les postes jugés non impératifs. En pourcentage d'employés concernés, la NASA est la plus grande victime de le coupure budgétaire, puisque l'agence spatiale américaine doit se séparer ce matin de 97 % de ses quelques 18 000 employés, pour ne conserver que les scientifiques dédiés à la station spatiale internationale. De même pour l'Agence de Protection Environnementale (94 % de licenciements), et même le département au Commerce, qui va perdre près de 9 employés sur 10.

En revanche, alors qu'elle est actuellement secouée par des scandales à répétition sur l'ampleur de ses programmes, dévoilée par Edward Snowden, l'Agence de Sécurité Nationale (la NSA) pourrait rester épargnée, pour l'essentiel. Elle est dépendante du Département de la Déense, qui conserve 50 % de ses effectifs, et travaille étroitement avec le département de la sécurité intérieure (Homeland Security), qui conserve 86 % de ses effectifs.

Les Etats-Unis ont déjà fait savoir que toutes les agences jugées nécessaires à la sécurité du pays seront épargnées par les coupes budgétaires, ce qui devrait donc logiquement être le cas de la NSA, dont c'est la mission première.

Mais l'agence pourrait tout de même devoir revoir ses ambitions à la baisse en matière de surveillance de la population. Déjà courant septembre, la NSA avait dû imposer à une partie de ses salariés 11 jours de congés sans solde, pour respecter des coupes budgétaires. Or selon Reuters, qui citait une source proche de la NSA, les employés chargés de détecter "les menaces" contre les Etats-Unis n'ont pas été totalement épargnés par ces mesures. "Des missions critiques sont affectées", avait regretté cette source.

Selon le budget noir de la Maison Blanche, dévoilé récemment par le Washington Post, les USA consacrent 52 milliards de dollars aux opérations spéciales, à l'espionnage et au contre-espionnage, dont 11 milliards de dollars pour le seul déchiffrement des communications.


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