Visée régulièrement par des attaques informatiques, dont certaines sont menées sous la bannière Anonymous, la Suède a l'intention de réagir en durcissant son code pénal. Le pays nordique espère que disposer de sanctions plus lourdes dissuadera ceux opérant des campagnes DDOS ou dérobant des données personnelles.

La Suède n'entend pas se laisser impressionner par les Anonymous ni se faire dicter sa politique. Loin de céder aux diverses revendications du collectif informel, le pays nordique compte au contraire muscler sa politique pénale contre ceux commettant des campagnes DDOS ou dérobant des données personnelles. Les membres d'Anonymous sont directement visés par ce futur changement législatif.

"Le gouvernement a décidé aujourd'hui d'étendre le champ de la commission sur le piratage informatique pour examiner des peines plus lourdes pour les vols de données à grande échelle et autres attaques contre les systèmes informatiques", annonce le ministère de la justice, cité par l'AFP. "L'échelle des peines pour le vol de données n'a pas changé depuis qu'elles ont été créées il y a près de 30 ans".

Le durcissement de la Suède n'est sans doute pas le résultat politique qu'espéraient les Anonymous en organisant des opérations contre les sites web du pays pour protester contre les perquisitions de l'hébergeur de The Pirate Bay et de WikiLeaks (investigations qui ne sont d'ailleurs pas nouvelles) et contre l'extradition programmée de Julian Assange dans une affaire d'agression sexuelle.

Les nouvelles dispositions pénales qui seront prévues par le législateur pour sévir davantage contre ceux lançant des attaques informatiques ou organisant la fuite de données privées n'arriveront pas tout de suite dans le corpus législatif de la Suède. La commission en charge de ces questions doit communiquer les résultats de ses travaux d'ici le 3 juin 2013.

Dans cette affaire, l'escalade est évidemment à craindre. Le raidissement annoncé de la Suède pourrait inciter des Anonymous à jouer la surenchère. D'autant que les internautes agissant depuis l'étranger vont s'estimer beaucoup plus à l'abri que des Anonymous situés en Suède.

En France, les peines prévues contre les attaques DDOS, les intrusions et les modifications non sollicitées ont failli être doublées, pour les faire passer à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende. La députée UMP Muriel Marland-Militello avait déposé en 2011 une proposition de loi pour durcir la lutte contre ceux commettant des attaques informatiques ciblant des sites web institutionnels. Sans suite.

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