Selon un rapport commandé par l'armée australienne, les Talibans créeraient de faux profils Facebook de femmes attirantes pour "devenir ami" avec des militaires, et obtenir des informations utiles au combat.

Il n'y a pas que les enfants qui doivent faire attention à la véritable identité de leurs rencontres amicales sur Internet. Les militaires aussi. Car si derrière le visage d'un blondinet de 12 ans peut se cacher un grand moustachu, derrière le sourire coquin d'une blonde aux lèvres pulpeuses peut aussi se cacher un gros barbu. C'est la version moderne de l'espionne en robe rouge.

Le site Cnet relève en effet qu'un rapport sur les médias sociaux établi par le Département de la Défense australien prévient que "les Talibans ont utilisé des photos de femmes attirantes pour mettre en avant leurs profils Facebook et se sont liés d'amitié avec des soldats", pour tenter d'obtenir des informations sur les opérations militaires en cours.

Le rapport (.pdf), très dense et richement documenté, détaille tous les aspects des relations que peut avoir l'armée avec les réseaux sociaux, que ce soit pour leur propre communication interne ou externe, ou le contrôle de l'utilisation que peuvent en faire les militaires. Il note, d'après les résultats d'interviews opérées auprès des soldats, que "certains des interviewés ont dit qu'ils avaient pris des mesures pour protéger leur identité en ligne, mais la plupart n'avaient même pas songé au problème". 

"La plupart ne reconnaissent pas que des gens utilisant de faux profils, éventuellement en se dissimulant sous les traits d'un ami d'école, pouvaient capter des informations et des mouvements".

Souvent, les soldats ont conscience que ce qu'ils publient sur Facebook ou Twitter est public, ou peut le devenir. Ils font donc attention à ne rien publier qui puisse faire scandale. Mais "rares sont ceux qui pensent aux possibilités d'exploitations des données, et comment des modèles de comportement peuvent être identifiés avec le temps". Il ne suffit pas de cacher les photos de soi complètement saoul, il faut éviter de dire  sur Facebook dans quel bar on se rend. Il en va de la sécurité des troupes sur le terrain.

Le rapport préconise ainsi différentes instructions, comme ne pas diffuser de photos numériques où sont intégrées des données de géolocalisation, ne pas accepter d'ami sur un réseau social sans s'être assuré de l'identité de la personne, relayer les messages de précaution auprès des amis ou de la famille qui pourraient "trop parler" sur Facebook, ou ne pas se montrer en uniforme sur les réseaux sociaux pour ne pas faire de soi une cible identifiée.

(illustration : Cryptome)

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