Le Centre Berkman de la faculté de Droit de Harvard et l’institut Gartner ont publié une étude conjointe sur l’importance du partage des goûts musicaux dans les offres de musique en ligne. Pas de doute, l’avenir est au P2P.

L’étude (.pdf), réalisée auprès d’un échantillon de 475 amateurs de musiques en ligne, confirme l’importance des outils d’échange de la musique et des goûts musicaux, y compris au sein des offres légales payantes. « Près d’un quart des utilisateurs réguliers de musique en ligne disent que la possibilité de partager de la musique avec les autres, d’une manière ou d’une autre, est un critère important lorsqu’ils choisissent un service de musique en ligne« , concluent ainsi Mike McGuire et Derek Slater, les auteurs de l’étude.

Et il ne s’agit pas seulement de partager des fichiers MP3 piratés, loin s’en faut. Ce qui semble être le plus réclamé est la possibilité d’envoyer des courtes vidéos musicales à ses amis. Vient ensuite la création automatique de playlists à partir des morceaux présents sur le disque dur de l’utilisateur, et l’intégration d’un service de messagerie instantanée qui permet d’envoyer chansons et vidéos à son interlocuteur. Le partage de fichiers audio par P2P au sein de groupes privés est enfin une fonction très demandée, et c’est celle qui intéresse le plus ceux qui ne le font pas encore :

L’étude montre aussi, et c’est certainement le plus intéressant pour les maisons de disques, que « un tiers de ceux qui ont rapidement adopté les média numériques indiquent qu’ils sont intéressés dans les technologies de découvertes et de recommandation de musique en ligne, influencés par leurs goûts musicaux« . Cette fonction, pour le moment aucun des logiciels de P2P les plus populaires ne l’offre. Les outils dits « pirates » se contentent (et c’est déjà beaucoup) d’être d’immenses bibliothèques de contenus triés par popularité globale, mais nullement personnalisées en fonction des intérêts de chaque utilisateur. C’est donc dans cette voie que les professionnels de la musique doivent s’engouffrer pour proposer un service payant à forte valeur ajoutée.

Rares sont les internautes qui souhaitent aujourd’hui payer pour la musique elle-même. Un simple MP3 gratuit, fut-il piraté, fait le plus souvent l’affaire. Mais nombreux au contraire sont ceux qui sont prêts à payer une somme forfaitaire pour bénéficier d’un service qui les guide facilement vers la musique qu’ils aiment, qu’ils aimeront, et qu’ils pourront partager avec leurs proches.

La gratuité du P2P est un fait, mais ça n’est pas une fin en soi.

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