Finalement, l’indécence continue. Le projet n’a pas été enterré discrètement, comme nous en émettions hier l’hypothèse. Selon les informations de La Tribune, la Carte Musique Jeune sera bien retardée à la rentrée comme le rapportait Electron Libre, mais annoncée officiellement à l’occasion de la Fête de la Musique le 21 juin. On ne transige pas avec les symboles.

Une réunion d’arbitrage tenue mardi à l’Elysée aurait convenu d’accorder au dispositif un budget de 25 millions d’euros par an de subventions, sur une période de 3 ans. Soit un budget de 75 millions d’euros au total.

Avec cette somme, qui ne sera finalement soutenue par aucun prélèvement fiscal supplémentaire sur les FAI, le ministère de la Culture pourra proposer jusqu’à 1 million de cartes par an d’une valeur faciale de 50 euros. C’est dire l’optimisme de la rue de Valois, qui semble rester sourde à la consultation que le gouvernement a lancé auprès des jeunes.

Même s’ils ne doivent payer que la moitié de la valeur de la carte, on n’imagine pas les jeunes habitués à la gratuité se précipiter sur le site internet de l’opération où ils pourront acheter des « tickets » subventionnés, d’une valeur faciale allant de 5 à 50 euros. L’idée de l’Elysée et de la rue de Valois est cependant, on s’en doute, de combiner l’envoi des premiers mails de l’Hadopi avec le lancement de la Carte Musique Jeune, pour profiter de l’effet de panique induit, en particulier chez les parents.

Encore faut-il que les mails puissent effectivement partir d’ici la rentrée, ce qui dépend désormais en partie du Conseil d’Etat. Bruxelles, aussi, devra donner son feu vert au nouveau mécanisme de subventionnement de l’industrie musicale.

Concrètement, les internautes qui souhaiteront commander des bons d’achats pourront le faire en déclarant simplement leur âge, ce qui dans les faits devrait permettre aux plus de 25 ans d’en bénéficier en trichant sur leur date de naissance. Les tickets ne pourront être dépensés qu’auprès des plateformes partenaires, qui ne pourront pas encaisser chacune plus de 10 millions d’euros de tickets (soit 5 millions de subventions), pour éviter un effet de concentration au bénéfice du premier acteur du marché, iTunes, qui verse sa TVA au Luxembourg.


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