Facebook n’a pas tardé à réagir. Et à démentir. Hier, le Financial Times évoquait une nouvelle tentative du réseau social dans le domaine de la publicité ciblée. S’il ne peut pas autoriser véritablement les annonceurs à exploiter le contenu d’un profil, Facebook envisagerait de proposer l’historique web des membres aux annonceurs. Toutefois, au regard du lourd passif du site de socialisation, une certaine prudence est de mise.

Facebook flirterait-il encore avec la ligne jaune en matière de confidentialité des données ? À en croire le Financial Times, le réseau social américain envisagerait d’ouvrir un peu plus son système aux annonceurs, afin que ces derniers puissent accéder à des informations détaillées liées à l’historique web des membres. En d’autres termes, les publicitaires pourraient savoir plus précisément quelles sont les sources d’entrée, de sortie et qui partage quoi sur son profil. Une vraie aubaine pour créer de la publicité ciblée.

Toutefois, l’information a été promptement démentie par Facebook, quelques heures après la publication de l’article. Dans les colonnes de Mashable, qui évoque également l’affaire, un représentant du réseau social a expliqué que « l’histoire rapportée par le Financial Times suggère à tort le lancement d’un service marketing comportemental à l’occasion du F8, la prochaine conférence réunissant des développeurs« .

L’article original a depuis été édité, a-t-il par ailleurs souligné. Selon ce porte-parole, le seul changement prévu concerne le champ lexical. Au lieu d’utiliser l’expression « Devenir fan » pour manifester son soutien sur une page dédiée à une marque (ou un produit), Facebook souhaite utiliser « J’aime » à la place. Un changement qui ne serait pas si anodin, note Samuel Axon, puisque cette seconde expression est plus rentable que la première : les membres sont plus susceptibles de cliquer dessus et de s’inscrire sur ce type de page. Pas si bête, surtout au regard de la valeur du clic de l’internaute.

Quelle que soit l’exactitude de l’information relayée par le Financial Times, le lourd passif de Facebook en matière de respect des données personnelles incite évidemment à une certaine prudence. On se souvient qu’en 2007, Facebook présentait un programme très particulier, Beacon. Celui-ci devait permettre aux annonceurs de puiser directement dans les informations inscrites sur le profil des membres, afin d’y glisser des publicités ciblées.

Comme nous l’écrivions alors, « lorsque vous publiez la critique d’un restaurant, d’un groupe que vous avez aimé, lorsque vous achetez un livre, un DVD, ou un ticket de cinéma, vous avez la possibilité de montrer l’action à vos amis ou non. Si vous le faites, vous pourrez donc bien retrouver à côté de la critique un lien vers le restaurant en question, ou à côté du DVD un lien sponsor vers eBay. On promet aussi un outil social équivalent au bouche à oreille, ainsi qu’un accès libre des annonceurs à l’activité des facebookeurs, leurs données démographiques et leurs tendances. Ce dernier devrait leur donner l’opportunité de déterminer quelles publicités devront apparaître aux utilisateurs« .

Devant la fronde des internautes, Facebook avait été contraint de faire marche-arrière. Mark Zuckerberg, le fondateur du réseau social, avait même présenté ses excuses : « Nous avons simplement mal fait notre travail avec cette fonction, et je m’excuse pour ça« . « Même si je suis déçu par nos erreurs, nous apprécions tous les retours que nous avons reçu de nos utilisateurs« .


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