Des chercheurs américains de l’université de l’Utah sont parvenus à détourner l’utilisation initiale des ondes Wi-Fi pour voir à travers les murs. Les ondes, en traversant les murs, mesurent les différentes interférences et résistances rencontrées sur leur chemin, permettant de dresser une première « carte » du contenu d’une pièce fermée.

Si les ondes Wi-Fi sont très pratiques pour faire communiquer différents périphériques sans-fil séparés par un mur ou une porte, désormais il sera bientôt possible de voir à travers les murs grâce à ces mêmes signaux. Des chercheurs de l’université de l’Utah ont mis au point une nouvelle façon d’utiliser le Wi-Fi puisqu’ils sont parvenus à « voir » à travers les murs. Si ce procédé ne permet pas de reproduire exactement les individus ou les éléments d’une pièce, il est néanmoins possible de révéler les mouvements des personnes.

Joey Wilson et Neal Patwari se sont basés sur le principe de l’imagerie tomographique grâce à la variation des ondes radios. Le système fonctionne en mesurant les interférences entre les différents noeuds des périphériques sans fil. Si quelqu’un travers le champ, l’appareil enregistre un changement dans les niveaux de résistance, et diffuse l’information à un ordinateur qui peut ensuite construire une image.

Cependant, le système est encore loin d’être capable de générer une image concrète et précise des éléments se trouvant derrière un mur. En effet, cette technologie peut « voir » jusqu’à un mètre à travers le murs et elle est seulement capable de percevoir les mouvements. L’équipe de recherche reste néanmoins confiante dans le potentiel de cette trouvaille, d’autant que les débouchés sont particulièrement nombreux : il est tout à fait envisageable d’équiper des équipes médicales lors d’opérations de secours pour retrouver des victimes.

« Nous envisageons de concevoir un système semblable à ce scénario. Des secouristes, des militaires ou des policiers se rendent dans un immeuble potentiellement dangereux. Ils déploient des senseurs radio tout autour (et, si possible, au sommet du bâtiment) afin de « scanner » le contenu du bâtiment » ont écrit les deux scientifiques lors du forum des sciences arXiv.

« Les noeuds forment immédiatement un réseau d’auto-localisation, en utilisant par exemple des informations sur la taille et la forme du l’immeuble dans une base de données (comme dans Google Maps) et certaines données connues du lieu (en utilisant un GPS). Ensuite, les noeuds commencent à transmettre, effectuant des mesures basées sur la puissance du signal. Chaque signal reçu est ensuite transmis à une station de traitement afin d’estimer les positions des personnes et des objets au sein du bâtiment « .

Et face à la peinture anti-Wifi, qu’est-ce que ça donne ?


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