Le président de MyMajorCompany, qui a fait connaître Grégoire avec l’aide d’internautes producteurs, s’en prend violemment à Deezer et prône une solution proche de la licence globale pour cesser la répression contre le téléchargement et rémunérer les artistes.

Déclaration honnête, ou calcul politique ? Dans un entretien à La Tribune, le président du label communautaire MyMajorCompany descend en bonne et due forme le site de musique en ligne Deezer, pourtant dressé en étendard de la légalité lors des débats sur la loi Hadopi, et plaide pour « des solutions techniques et économiques dans le sens d’une licence globale plutôt que dans la répression du téléchargement« . Est-ce par réelle hostilité à la répression que Michael Goldman se prononce contre la loi Hadopi, ou prépare-t-il lui aussi déjà le lobbying de la mission Zelnick en faveur d’une taxation des FAI et des moteurs de recherche ?

« Je n’ai jamais été favorable à la loi Hadopi« , assure aujourd’hui le producteur de Grégoire, « mais on ne s’était pas encore exprimé sur le sujet« . « S’il y a un problème, c’est moins le téléchargement illégal que le streaming« , ajoute-t-il avant de se lancer dans une longue tirade contre Deezer, qui n’arrive décidément pas à convaincre de sa viabilité pour l’industrie musicale. « Lutter contre le téléchargement illégal est inutile et dépassé. Cela ne fera pas vendre davantage de musique et n’apportera rien au soutien à la création. Le succès d’un site comme Deezer montre ce que veut le consommateur : trouver la musique sur un site, toute la musique disponible. Mais le problème est que les maisons de disques signent avec Deezer, qui ne rémunère presque pas les artistes« .

« C’est de l’hypocrisie et c’est dangereux, car elles légalisent un système qui dévalue la musique. Elles acceptent une forme de licence globale « gratuite », après avoir refusé une licence globale payante. Il faut chercher des solutions techniques et économiques dans le sens d’une licence globale plutôt que dans la répression du téléchargement« .


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