Paris, fin 18e siècle. Les cimetières de la capitale débordent et posent des problèmes de salubrité publique. Pour résoudre le souci, la décision est prise de transférer certains ossements dans les anciennes carrières de Paris pour créer un ossuaire municipal. En avril 1786, les catacombes sont nées.
Internet, début 21e siècle. Grâce au travail d’un cata-technophile, il est possible de découvrir une partie des sous-sols de Paris depuis son canapé. Emmanuel de Maistre, PDG de Stealth Mode Startup Company, raconte dans un fil Twitter comment il est parti faire des modélisations 3D des dessous de la capitale, armé d’un iPhone et de quelques lampes.
So last WE, I went down into the Catacombs of Paris. If you're not familiar, it's an insane anthill-like network of 200 mi. of galleries and chambers, centuries-old, 60 ft beneath the surface. @NewYorker wrote about it in 2019: https://t.co/uwpHt5oYUD. Here's a short story.
— Emmanuel 📖 🖊🔑 (@emmanuel_2m) May 11, 2021
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De ce voyage dans les entrailles de Paris sont ressortis 37 modèles librement consultables sur SketchFab et qui permettent de se promener dans les catacombes depuis le confort de chez soi. Le travail d’Emmanuel de Maistre est fascinant, avec de longues sections des anciennes carrières dans lesquelles il est possible de se promener librement et d’admirer l’architecture.
L’iPhone 12, un matériel de scan compact
Des escaliers en colimaçons de l’entrée jusqu’à la Fontaine des Chartreux en passant par le bar des rats, tout un tas de salles sont accessibles et scannés avec une précision suffisante pour que, l’espace d’un instant, on se croie réellement sous terre. Un travail énorme réalisé avec rien de plus qu’un iPhone et deux trois applications.
All scans were uploaded to @Sketchfab and the whole series is available here: https://t.co/lKIKapf2KB. Interestingly I was able to process all the scans immediately on the device, down below (without service). Cool way to demonstrate the power of LiDAR scanning w the iPhone
— Emmanuel 📖 🖊🔑 (@emmanuel_2m) May 11, 2021
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« L’idée était surtout de démonter la facilité d’utilisation de l’iPhone pour scanner des espaces indoor (en intérieur, ndlr). Je suis un utilisateur intensif du nouveau LiDAR Apple, j’ai réalisé plus de 400 scans depuis la sortie de l’iPhone 12 », nous explique Emmanuel de Maistre.
« C’est une vraie alternative à certaines modélisations » ajoute-t-il enjoué quand on l’interroge sur la viabilité du smartphone d’Apple par rapport à du matériel. La compacité de son installation lui permet en plus de scanner des zones autrement inaccessibles « Certains espaces sont extrêmement exigus, il est très difficile (et parfois impossible en fait) de passer du gros matériel. Certaines chatières permettent tout juste de passer les épaules » ajoute celui qui a déjà scanné des rues entières de San Francisco avant ça.
Quelques défauts pas rédhibitoires
Les captures effectuées sur l’iPhone ont en plus été modélisées en local, directement sur le téléphone, sans être aidé de quelques manières par le réseau, de toute façon indisponible sous terre. « J’avoue être vraiment content du résultat même si j’ai remarqué quelques défauts de processing et de rendu (par exemple un mauvais contraste, ou bien certaines portions de scans qui sont floues) », nuance Emmanuel le Maistre qui explique que l’absence de lumière et le caractère exigu de certaines pièces ne permet pas un scan aussi méthodique qu’il aimerait.
« On peut désormais scanner un appartement (à vendre ou à louer) très facilement, et faire des mesures rapides, mais elles seront imprécises pour délivrer un certificat officiel de surface Carrez » illustre-t-il avant d’ajouter : « Il reste aussi des contraintes liées à la distance de scan (5 mètres de portée). Le LiDAR de l’iPhone est optimal pour des objets ou espaces de petite/moyenne taille. »
Quoi qu’on pense de la prouesse technologique, le détour virtuel dans les catacombes vaut le coup.
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