Facebook annonce que les publicités politiques dénonçant une vaste fraude électorale aux États-Unis sont désormais bannies. Une mesure qui s’ajoute à d’autres actions similaires annoncées en septembre. Mais le réseau social évite de s’attaquer au cœur du problème.

Moins de cinq semaines nous séparent désormais de l’élection présidentielle, qui voit s’affronter Donald Trump, en course pour sa réélection, et Joe Biden, qui aimerait bien le déloger de la Maison-Blanche. Outre-Atlantique, la guerre publicitaire fait rage entre les deux camps, avec son lot d’excès. Mais cela ne dissuade pas Facebook de renoncer à ce type d’annonce pour autant.

Le réseau social tente néanmoins de limiter la casse en posant des limites de plus en plus strictes sur ce que peut dire chaque équipe de campagne. Dernière mesure prise : les publicités politiques dénonçant une vaste fraude électorale aux États-Unis sont bannies désormais. Même chose pour les annonces insinuant que les résultats du scrutin sont invalides ou s’en prenant à telle ou telle méthode de vote.

Ces nouvelles consignes visent notamment à éviter de nouvelles attaques contre le vote par correspondance, que Donald Trump ne cesse de pointer du doigt, suggérant que cela va conduire à une triche jamais vue aux USA et qu’il faudrait l’interdire tout simplement — ce qui est paradoxal quand on sait que le président américain a profité de cette modalité de vote plus d’une fois.

Cette solution apparaît toutefois indispensable dans un contexte pandémique qui n’incite pas à se rendre à un bureau de vote. Les risques de générer de nouveaux clusters, du fait d’importantes files d’attente ou de la promiscuité dans les bâtiments sont réels. En outre, les experts considèrent que cette manière de voter est sûre. Les efforts à déployer pour frauder sont tels que le gain n’est de toute façon pas suffisant.

Facebook ne s’attaque pas à la source du problème

Précédemment, Facebook a déjà annoncé d’autres dispositions pour contenir certaines allégations trompeuses diffusées par les publicités. Ainsi, le site communautaire s’est engagé à intervenir sur les publications  qui revendiqueraient la victoire de l’un ou l’autre candidat avant la proclamation des résultats officiels. Cela pourrait s’étaler sur quelques jours après la date du 3 novembre.

Début septembre, Mark Zuckerberg annonçait par ailleurs que la semaine avant le vote, Facebook n’accepterait plus aucune nouvelle publicité politique. D’aucuns ont toutefois jugé la mesure trop frileuse, car il était précisé par l’intéressé que les annonceurs pourront toujours diffuser les publicités qu’ils ont commencé à diffuser avant cette dernière semaine et adapter leur ciblage.

Malgré ces nouvelles actions, annoncées tout au long du mois de septembre, ainsi que d’autres, Facebook reste toutefois l’objet de vives critiques pour ne pas se montrer plus ferme à l’égard de ce genre d’annonces, soit en les refusant purement et simplement (ce que fait par exemple Twitter depuis un an maintenant), de façon générale, soit en vérifiant leur contenu pour contrer les fausses informations.

Facebook n’est pas le seul géant du numérique à se préparer à l’échéance électorale. Par exemple, Twitter a prévu de modérer Donald Trump s’il crie victoire trop tôt. Quant à Google, il a limité une fonction de son moteur de recherche pour éviter d’induire en erreur les internautes. Par ailleurs, ces entreprises sont aussi mobilisées face aux campagnes de désinformation, aux tentatives de piratage ou aux opérations d’influence qui pourraient avenir. Et celles qui adviennent déjà.

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