Nous avions évoqué récemment le fait que notre système économique culturel actuel, basé essentiellement sur la propriété de biens corporels, n’était plus adapté à un P2P qui vient dématérialiser l’objet artistique (voir notre actualité du 04 octobre 2002). Et bien nous ne résistons pas au plaisir de vous communiquer l’extrait d’une interview réalisée par le Monde, dans laquelle l’écrivain Solveig Godeluck expose sensiblement ce même point de vue.

Solveig Godeluck vient de publier La Géopolitique d’Internet aux Editions La Découverte.

Extrait :

Le Monde : Cet espace mondial (ndlr: Internet) n’est pas exempt de conflits. Lequel vous semble être le plus urgent à traiter ?

Solveig Godeluck : Le plus urgent, c’est la question de la propriété intellectuelle, qu’il s’agisse du droit des marques, des droits d’auteur, des brevets. Toutes ces questions deviennent aiguës parce que les positions se radicalisent de part et d’autre. On ne peut plus appliquer la grille d’analyse du passé : aujourd’hui, tout est dématérialisé. Par exemple, je crois qu’il faut suivre de près la question du droit à faire des liens. C’est l’une des bases d’Internet. Si l’on ne peut plus faire de liens, le Réseau risque de disparaître, parce qu’on ne pourra plus faire de recherches. Le droit d’auteur doit être re-toiletté. Les « majors » ne veulent pas changer leurs méthodes de travail et pensent qu’elles vont gagner de l’argent comme si elles vendaient des objets physiques, alors qu’aujourd’hui, ce sont des fichiers qui s’échangent. Peut-être faut-il concevoir un nouveau modèle économique. Peut-être faut-il revaloriser la prestation : c’est par l’artiste lui-même qu’on pourrait gagner de l’argent. Il serait plus intéressant pour les « majors » de se concentrer sur le spectacle, plutôt que de perdre leur temps à courir après les pirates.

Interview complète :
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3416–293049-,00.html

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