La confiance que l’on accorde aux voitures automatisées ira-t-elle un jour jusqu’à supprimer les panneaux STOP et les feux de circulation, rendus caducs par l’utilisation d’algorithmes et de systèmes de communications qui permettent aux voitures de savoir quand elles peuvent 

Et si les feux de signalisation et autres panneaux STOP vivaient leurs dernières décennies ? La voiture automatisée sans conducteur semblait relever il y a peu de la science-fiction, mais l’on sait qu’elle deviendra très rapidement une réalité sur les routes. Alors que Google communique largement sur ses essais aux Etats-Unis, les constructeurs traditionnels ne restent pas attentistes. Volvo ajoutera un pilote automatique de série sur ses voitures dès 2014, dans un premier temps limité à 50 km/h pour être utilisé principalement dans les embouteillages, tandis que Renault envisage leur sortie entre 2015 et 2018.

Il ne fait aujourd’hui aucun doute que le parc automobile sera un jour entièrement remplacé par des voitures pilotées par un logiciel… mais il est encore difficile de savoir sous quel délai et dans quelles conditions la migration va s’opérer. Il reste de nombreuses barrières technologiques et juridiques à soulever : comment s’assurer que la communication entre les voitures et le système de guidage reste opérante ? Comment la voiture doit-elle réagir si elle perd la communication ou si elle subit une panne mécanique ? Comment assurer la sécurité de millions de passagers dont la vie est mise entre les mains d’un système qui pourrait être piraté à distance ? Qui est responsable d’un accident causé par une voiture automatisée (son propriétaire, le constructeur, le fournisseur du système de guidage…) ? Qui paye l’amende en cas d’excès de vitesse ? etc., etc.

Mais les barrières seront aussi psychologiques. Les conducteurs accepteront-ils de laisser le volant à un robot qui prendra les décisions pour eux ? Et s’ils l’acceptent, iront-ils jusqu’à faire une confiance aveugle à un système qui n’a plus besoin d’aucun feu rouge ni de feux stop ?

L’Américain Peter Stone, un chercheur en robotique de l’Université d’Austin, au Texas, a imaginé ce que pourraient être les intersections routières du futur, dans un monde où les voitures seront entièrement automatisées. Avec un algorithme qui se base sur une communication entre les voitures, il a développé une simulation qui montre que les voitures pourraient ne plus avoir besoin de s’arrêter aux carrefours. Il leur suffirait d’adapter automatiquement leur vitesse et leur trajectoire à celles des autres voitures, dans un chassé-croisé qui est véritablement effrayant lorsque l’on s’imagine à bord de l’une de ces voitures (dans la simulation, les voitures jaunes représentent celles qui sont encore conduites manuellement, et qui doivent attendre des instructions avant de traverser) :

https://player.vimeo.com/video/37751380?title=0&byline=0&portrait=0

Cette idée, qui permettrait de fluidifier la circulation et la consommation d’énergie en limitant au maximum les arrêts, est encore très loin d’être matérialisée un jour. Mais qui sait à quoi ressembleront nos routes en 2050, ou en 2100 ? Dans le même esprit, Volvo avait démontré l’an dernier un impressionnant convoi de véhicules automatisés qui roulaient à 85 km/h en se tenant seulement à 6 mètres de distance l’un de l’autre.

S’il n’y a plus de conducteurs, et si l’on fait confiance aux systèmes automatisés, il n’y a plus besoin de respecter des règles de sécurité qui étaient conçues par rapport aux réflexes humains. Une machine réagira toujours beaucoup plus vite qu’un homme pour freiner en cas d’urgence, ce qui permet de limiter au maximum la distance de sécurité entre chaque véhicule :

https://youtube.com/watch?v=VqCAeTJGCIY%3Ffeature%3Dplayer_embedded

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