Pour les sorties spatiales des astronautes, la Nasa utilise des combinaisons EMU, conçues il y a presque quarante ans. L’agence spatiale craint aujourd’hui de ne pas pouvoir en assurer le renouvellement à temps pour de futures missions sur l’ISS.

Faut-il s’attendre à une rupture de stock des combinaisons spatiales de la Nasa ? D’après le bureau de l’inspecteur général de la Nasa, l’agence spatiale serait encore loin de pouvoir proposer de nouvelles combinaisons fonctionnelles. À l’heure actuelle, les équipages de l’ISS portent toujours des combinaisons réalisées il y a presque quarante ans, rappelle Engadget. Conçues pour durer quinze ans, la plupart de ces combinaisons fonctionnent toujours, mais les astronautes qui les portent ne sont pas à l’abri de certains risques.

En effet, si la Nasa a dévoilé en janvier 2017 une nouvelle combinaison spatiale, pour l’instant les astronautes de l’agence spatiale américaine portent toujours la même combinaison lors de leurs sorties : l’Extravehicular Mobility Unit, ou EMU.

Présentée pour la toute première fois en 1981, elle est utilisée depuis 1998 dans une version renforcée. Cette combinaison semi-rigide équipe les astronautes lors des sorties spatiales à bord de la Station spatiale internationale — comme celle que vivra Thomas Pesquet le 24 avril 2017.

Pas de nouvelles combinaisons avant 2024

Or, plusieurs astronautes indiquent avoir ressenti une sensation de brûlure au niveau des yeux alors qu’ils portaient la combinaison, quand d’autres notent que leurs gants s’endommagent trop facilement. L’incident le plus important est survenu en 2013, lorsqu’un astronaute a failli se noyer lors d’une sortie spatiale : le système de refroidissement situé dans son sac à dos a inondé son casque d’eau. Le sac à dos a rejoint la collection des unités que la Nasa ne peut plus utiliser.

Nasa

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« La Nasa continue de travailler sur certains risques liés à la conception et aux risques pour la santé associés aux EMU porté par l’équipage de l’ISS. En outre, seules 11 des 18 unités originales du système de survie de l’EMU — une structure de type sac à dos qui remplit une variété de fonctions, requises pour garder un astronaute en vie au cours d’une sortie spatiale — sont toujours utilisées, ce qui soulève notre inquiétude que l’inventaire ne soit pas suffisant pour la durée du séjour prévu à bord de l’ISS. Compte tenu de ces problèmes, la Nasa sera mise au défi de continuer à subvenir aux besoins de l’ISS avec l’actuelle flotte d’EMU jusqu’en 2024, un défi qui augmentera considérablement si les opérations de la stations sont étendues à 2028 », indique la Nasa dans un document officiel de son OIG (Office of Inspector General).

Sur 18 combinaisons EMU, 11 sont encore utilisées

La Nasa poursuit en confirmant qu’il lui faudra donc des années pour envisager d’avoir une combinaison spatiale de vol capable de remplacer l’EMU. L’agence ajoute que les financements consacrés au développements de combinaisons spatiales ont été réduits en faveur d’autres priorités, comme le projet de construire un habitat spatial. « Il existe un risque important que le prototype de combinaison spatiale de la prochaine génération ne soit pas suffisamment mature à temps pour le tester sur l’ISS avant 2024. »

Pour éviter que cette préoccupation ait un impact sur les futurs membres de l’équipage de l’ISS, la Nasa indique qu’elle va recourir à un « plan formel de conception, de production et de test » de ses combinaisons spatiales de la prochaine génération. L’agence américaine envisage de mener une étude comparative entre les coûts du maintien de l’ensemble des unités actuelles et ceux du développement de nouvelles combinaisons.

Les annonces de la Nasa ne sont décidément pas propices aux bonnes nouvelles ces temps-ci. Mi-avril 2017, un rapport de l’agence laissait entendre que les premières missions d’exploration de Mars pourraient être retardées.


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