Se dépister est une nécessité impérieuse, et pour y parvenir, il existe désormais de nouvelles méthodes dont l’autotesteur VIH. En moins de 30 minutes, nous avons obtenu un résultat fiable : une petite révolution que nous avons testée.

Mise à jour du 1er décembre 2017 : À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, nous republions cet article publié dans ce même contexte, il y a un an.

Article original du 1er décembre 2016 : 

Pour éradiquer le virus du sida, l’ONU a estimé que la fameuse règle des trois 90 suffirait. Son constat est simple, pour qu’en 2030 nous vivions dans un monde sans VIH, il faut qu’à l’échelle mondiale 90 % des personnes infectées avec le VIH le sachent — nous en sommes à la moitié actuellement –, que 90 % des personnes qui connaisent leur séropositivité suivent un traitement et enfin que 90 % de ces patients voient leur charge virale supprimée — qu’elle soit devenue indétectable. Et par un jeu de statistiques et de projections, les Nations Unies assurent qu’avec de tels résultats, le virus disparaîtrait naturellement de la surface de la Terre.

En France, si nous sommes un des meilleurs pays lorsqu’il s’agit de traiter les personnes dépistées grâce à notre modèle d’assurance maladie, nous sommes encore loin du compte lorsqu’il s’agit de dépister l’ensemble de la population et s’assurer qu’aucun malade ne s’ignore. Ils seraient ainsi plus de 30 000 dans l’hexagone à être séropositif sans le savoir. Et c’est sur cette population que le vrai danger du virus s’opère : sans traitement ni prévention, ils seront en mesure d’infecter inconsciemment d’autres individus.

Se protéger

D’où la nécessité pour chacun de ne pas considérer le VIH comme un virus disparu, et donc de se protéger avec les moyens de son choix, du bon vieux préservatif jusqu’au nouveau traitement spectaculaire appelé PrEP, ou plus communément la Prep. Cette invention récente marque un bouleversement et une excellente nouvelle pour la prévention du VIH. Derrière ce nom barbare se cache la prophylaxie pré-exposition, un traitement que l’on peut prendre jusqu’à un comprimé par jour et qui permet aux séronégatifs de le rester, tout simplement. En prévenant l’installation du virus, la PrEP permet de mieux maitriser la prévention de la diffusion du VIH pour les populations à risque.

Se dépister

Enfin, individuellement, le devoir moral et médical n’exige pas seulement de nous protéger mais également de nous rendre fréquemment dans des centres de dépistage pour évidemment nous assurer de notre statut. Or, si la tâche a longtemps été contraignante et suivie d’une longue période de stress que chacun traverse, ces dernières années, la médecine a mis en place de nouvelles techniques plus rapides. Dont le fameux autotest VIH, mis à disposition dans les pharmacies françaises en 2015.

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Le dispositif n’est pas remboursé contrairement à un dépistage plus classique, mais il a bien des avantages : en moins de 30 minutes chacun peut s’assurer de son statut sans l’aide de personne et avec un degré de confiance élevé. Pour mieux comprendre et faire un état de l’art complet des solutions de dépistage en ce jour de lutte mondial contre le VIH, nous nous sommes procuré l’un de ces fameux autotest.

Comment se passe le test ?

La première étape était de ce rendre dans la pharmacie la plus proche du bureau et demander sobrement en caisse un Autotest VIH. Le produit nous a été donné rapidement, la pharmacie en avait de nombreux en stock. Le notre était un produit du laboratoire Mylan et nous a coûté très précisément 29,90 €.

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Une fois de retour au bureau, il est temps de découvrir l’engin.  Le paquet contient une compresse, une lingette désinfectante, un support et enfin un sachet dans lequel on trouve un autopiqueur, un pansement et l’autotest avec sa dosette de diluant. Pour information, l’autotest est à usage unique et peut réellement être utilisé par n’importe qui.

Nous préparons rapidement le dispositif qui servira au test. Nous posons le diluant dans un support, le mettons de côté et commençons la partie la plus plus délicate du processus : la piqûre. On se lave les mains, puis on désinfecte la petite partie du doigt qui servira au prélèvement de sang avant de mettre notre doigt sur l’autopiqueur, un peu anxieux.

En réalité, la piqure est très peu douloureuse et se rapproche de celle que doivent pratiquer les diabétiques. Dans un petit boitier, il y a une aiguille courte que l’on déclenche en appuyant sur son couvercle, notre pulpe du doigt s’enfonce alors légèrement dessus et une micro blessure apparaît. Notre anxiété quant à la piqure s’estompe rapidement et notre sang est quasiment prêt à être prélevé.

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Nous désinfectons à nouveau le doigt et la blessure avant de presser légèrement notre entaille pour en faire sortir une goutte de sang. Une fois que celle-ci est sur notre doigt, il suffit de porter la pipette de l’autotesteur sur la goutte qui remontera le long de la pipette. La partie prélévement est donc finie.

L’autotest VIH est-il fiable ?

Ensuite, vous devez simplement planter profondément le testeur dans son diluant qui, grâce à son mélange, révélera les résultats. Le compte à rebours commence ensuite : il faut lancer notre minuteur pendant 15 minutes.

Pendant ce temps, nous appliquons notre pansement sur la petite blessure pour s’assurer que le sang ne coule plus et nous regardons notre montre : alors qu’il s’agissait de notre première fois avec un autotesteur nous avons mis moins de sept minutes pour découvrir le matériel et pratiquer le prélèvement.

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Ensuite, les minutes sont longues et nous avons tendance à imaginer des milliers de scénarios. Pour notre part, nous nous sommes concentrés sur la fiabilité de l’outil : les tests du matériel montrent que 100 % des personnes qui ont été détectées séropositives le sont véritablement et que 99,8% des personnes détectées comme séronégatives étaient effectivement séronégatives. En somme, il y a 0,02 % de chances que le test vous indique séropositif alors que vous n’êtes pas infecté, une marge de faux positifs très faible et rassurante.

15 minutes ont passé, le résultat est là

15 minutes ont passé, le résultat est là, il est très facile à interpréter : une barre, vous êtes probablement séronégatif, deux, vous êtes probablement séropositif.

Or c’est peut-être là que se pose le principal obstacle à la diffusion de ces autotests : si jamais vous vous découvrez infecté, vous venez de vous tester seul chez vous et le choc peut être ultra violent. C’est cruel mais c’est ainsi, vous dépister seul, c’est également affronter seul le résultat. Dans ce cas de figure, le numéro de téléphone indiqué en gros et en rouge sur la boite est d’une grande utilité : vous pouvez appeler à tout moment du test la ligne Sida Info Service au 0 800 840 800.

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Enfin, nous regardons notre montre une dernière fois : moins de 30 minutes se sont écoulées et désormais nous savons. Et des vies seront probablement sauvées si nous continuons de nous dépister régulièrement, avec un autotest ou non. Un dernier conseil : faites-le.

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