L’agence spatiale japonaise rencontre d’importantes difficultés pour reprendre le contrôle du télescope spatial Hitomi, en perdition depuis deux semaines. Mais les ingénieurs ne renoncent pas.

Le sauvetage du télescope spatial Hitomi, en perdition depuis la fin du mois de mars pour une raison encore indéterminée, a vraiment très peu de chances d’aboutir, tant la communication entre le satellite et les contrôleurs au sol est erratique. Tel est, en filigrane, le message qu’a fait passer l’agence d’exploration aérospatiale japonaise (Jaxa) lors d’une conférence de presse.

« Nous travaillons avec l’aide d’organisations extérieures et étudions des moyens pour rétablir le contact, sachant que nous avons par trois fois réussi à capter un bref signal du satellite », a expliqué Takashi Kubota, le directeur du programme au sein de la Jaxa ,dans des propos rapportés par l’AFP. Mais l’établissement d’une communication durable avec Hitomi, aussi surnommé ASTRO-H, est loin d’être acquis.

[floating-quote float= »right »]Deux pistes sont citées : l’impact ou l’explosion.[/quote]

Des observations ultérieures ont en effet permis de constater la présence de débris autour de Hitomi. On ne sait pas encore l’origine de leur présence : une collision avec un objet quelconque en orbite autour de la Terre ? Une défaillance interne ayant provoqué une explosion d’un composant ? Dans les deux cas, cela explique la présence des fragments autour du satellite. Toujours est-il que le télescope a changé d’orbite et a perdu sa stabilité sur trois axes. Il serait en train de tournoyer sur lui-même, ce qui expliquerait pourquoi il n’arrive pas à communiquer avec le centre de contrôle : son antenne est rarement orientée dans la bonne direction.

Les ingénieurs en sont conscients : la situation est « grave » et en l’état actuel des choses, il est illusoire de croire que ASTRO-H pourra se mettre à travailler comme prévu au cours de l’été. « En l’état actuel, nous estimons que les observations auront du mal à être effectuées comme prévu », a reconnu Saku Tsuneta, un cadre de la Jaxa. L’impossibilité de stabiliser Hitomi serait une terrible nouvelle.

D’abord, parce que la mission a coûté beaucoup d’argent : environ un demi-milliard d’euros. Ensuite, parce qu’un échec signifierait la perte d’instruments de mesure très précieux, dont certains ont été fournis par des agences spatiales et des instituts scientifiques d’autres pays, notamment d’Amérique du Nord et d’Europe. Enfin, parce que la mise en place d’une nouvelle mission pour pallier celle-ci n’est pas garantie.

C’est pour toutes ces raisons que la Jaxa n’a pas renoncé à tenter de reprendre le contrôle d’Hitomi. « Une partie a pu se détacher et dans ce cas il reste un gros morceau que nous appelons la partie principale qui a pu garder ses fonctions », a justifié l’agence. « Pour le moment nous n’avons pas l’intention de renoncer et tant que nous pensons qu’il existe une chance de recouvrer la communication, nous persévérons».

Lancé à la mi-février, le satellite devait se trouver en orbite terrestre basse. Spécialisé dans l’étude des rayons X, l’engin devait se concentrer sur l’étude de la structure de l’univers, dont l’étude de la matière noire, les amas de galaxies, les trous noirs supermassifs mais aussi les phénomènes non thermiques.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !