Quoi de neuf dans le Copyright Madness ? TF1 qui fait du zèle en retirant la vidéo pédagogique d’un professeur, Riot Games, l’éditeur de League of Legends, très jaloux de sa marque et un ingénieur de l’US Navy qui se permet de déposer une demande de brevet très futuriste.

Copyright Madness

E=mc². TF1 doit avoir de mauvais souvenirs en mathématiques à l’école. La chaîne a fait retirer une vidéo d’un prof de maths qui anime une chaîne YouTube parce qu’il a réutilisé un extrait de la série Demain nous appartient. La séquence qu’il a utilisée met en scène un cours de maths qui contient 3 erreurs. En bon pédagogue, le prof a voulu se servir de ladite séquence pour les expliquer, d’autant plus que le sujet est au programme de première. C’était donc une occasion en or. Mais TF1 ne tolère pas l’exception pédagogique et a effectué une demande de retrait manuel. Pour une fois, ce n’est même pas le robocopyright de YouTube qui a dégainé. Avec cette demande de retrait abusive, TF1 passe vraiment pour le mauvais élève…

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Les extraits sont pourtant autorisés en matière de droit d’auteur. // Source : École polytechnique – J.Barande

Vente d’occasion. Un étudiant danois a été condamné à 20 jours de prison avec sursis pour revente illégale de livres numériques. Son acte n’avait pas été très apprécié par la Rettighedsalliancen qui a entrepris une action en justice contre le jeune homme. Il aurait vendu entre 155 et 228 manuels scolaires numériques et engendré un bénéfice de 3 700 €. L’accusation réclamait de la prison ferme mais le juge a considéré que cette sanction était disproportionnée. Mais ce qui est encore plus disproportionné, c’est que si le pirate en herbe avait revendu les mêmes livres en version papier, il aurait eu le droit grâce au principe de l’épuisement des droits qui interdit aux titulaires de droits de s’opposer à la revente. Le numérique et ses pratiques inondent nos modes de vie mais il y a encore quelques verrous à faire sauter comme un DRM ;-)

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Dans le monde physique, le principe de l’épuisement des droits ne pose pas de difficulté. Contrairement au numérique. // Source : Sebastien Wiertz

Trademark Madness

Cerise Riot. L’éditeur du jeu League of Legends voit rouge et vient de passer par la case justice pour protéger sa marque. Riot Games fait partie de ceux qui ont une conception maximaliste du droit des marques et considère que le mot « riot », qui est un nom commun signifiant « émeute » ou « révolte » en anglais, lui appartient. Le studio cherche à faire annuler la marque de Riot Squad qui est une organisation spécialisée dans le e-sport. Le créateur de LoL estime que la présence du mot « riot » pourrait semer la confusion et laisser sous-entendre que des événements autour du jeu vidéo pourrait être organisés par ses soins. Riot Squad n’a pas d’équipe de joueurs autour du jeu League of Legends ce qui ne peut pas créer de confusion entre les deux entreprises. Est-ce que l’éditeur a déjà entendu parler des… Pussy Riot ? ;-)

Youtube/League of Legends

Extrait d’une cinématique mettant en scène l’histoire de League of Legends. // Source : Youtube/League of Legends

A voté ! Donald Trump fait régulièrement son apparition dans cette chronique, mais cette semaine, c’est sa fille, Ivanka Trump, qui va retenir l’attention. L’intéressée s’est trouvée plusieurs fois dans une situation délicate après la découverte de ses dépôts de marques de commerce en Chine pour toute une gamme de produits. Le problème, c’est que ces marques révèlent qu’elle possède des intérêts commerciaux dans ce pays, alors même qu’elle exerce des fonctions officielles à la Maison Blanche. Parmi ces marques, certaines couvrent des choses assez classiques, comme des vêtements, mais l’une d’elle concerne un bien pour le moins inattendu : des machines à voter ! Ivanka s’intéresse donc à ce marché. Quand on voit les débats sans fin sur la légitimité de la première élection de G.W. Bush, imaginez un instant que Donald Trump soit réélu grâce aux machines… de sa fille !

Ivanka Trump

Ivanka Trump, en octobre 2017.

Source : World Bank / Franz Mahr

Patent Madness

Surpuissance. Un ingénieur travaillant pour l’US Navy a effectué un dépôt de brevet qui a soulevé pas mal de questions. La machine qu’il y présente est un microréacteur à fusion, capable de générer une puissance de plus d’un milliard de watts, ce qui est bien plus que les centrales nucléaires actuelles. Des commentateurs ont fait remarquer que ce réacteur semble impossible à construire avec les technologies connues, mais cela n’a pas empêché l’attribution du brevet… Si on va par là, pourquoi ne pas autoriser le brevetage de la machine à remonter le temps ou celui des modules d’hyperespace ? Les auteurs de science-fiction trouveraient là un nouveau débouché pour leur imagination débordante…

ITER juin 2018

ITER est un projet international de recherche expérimentale sur la fusion nucléaire, qui est en cours de construction.

Source : SNC Engage

Le Copyright Madness vous est offert par :

Lionel Maurel

Thomas Fourmeux

Merci à celles et ceux qui nous aident à réaliser cette chronique, publiée sous licence Creative Commons Zéro, notamment en nous signalant des cas de dérives sur Twitter avec le hashtag #CopyrightMadness !

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