Cette semaine, le Copyright Madness revient sur Apple qui confond les pommes avec les bananes, un brevet ignoble aux États-Unis en lien avec les opioïdes et Pascal Nègre qui apparaît dans la rubrique Copyright Wisdom (Si,si…). Bonne lecture et à la semaine prochaine.
Copyright Madness
Fausse note. Jean-Sébastien Bach est mort il y a plus de 300 ans, à une époque où le droit d’auteur n’existait même pas. Cela semble une évidence, mais visiblement pas pour Facebook ! Un pianiste qui avait mis en ligne une vidéo dans laquelle il interprétait lui-même un morceau de Bach a été retirée par le système automatique de repérage du réseau social, après avoir identifié une correspondance avec une œuvre sur laquelle Sony détiendrait des droits. La machine a simplement confondu avec une autre interprétation du même morceau. Rappelons que l’Union européenne réfléchit en ce moment à généraliser ces filtres automatiques pour protéger le droit d’auteur; si cela devait arriver, autant dire que ce serait une terrible nouvelle pour le domaine public sur Internet !
Trademark Madness
Tea Time. Les fameux thés Mariage Frères ont visiblement un peu manqué d’inspiration pour désigner un de leurs produits aromatisés à la fleur de cerisier. Ils ont décidé de l’appeler « Sakura Sakura ! » (ce mot voulant dire « cerisier » en japonais) et ont déposé dans la foulée la marque, ce qui n’a pas manqué de faire bondir un concurrent anglais qui commercialise lui aussi ce grand classique. L’affaire est allée devant le Bureau des marques au Royaume-Uni et on pouvait s’attendre à ce que Mariage Frères se fasse rembarrer. Mais point du tout ! Le Bureau a estimé que le doublement le nom de l’ingrédient et l’ajout d’un point d’exclamation évitent que la marque soit descriptive, ce qui est normalement interdit. Faut-il s’attendre à voir Mariage Frère sortir des thés « Menthe Menthe ! » ou « Bergamote Bergamote ! » ?
Salade de fruits. Apple a la réputation de défendre ses marques de manière très agressive, ce qui lui a souvent valu par le passé de figurer dans cette chronique. Mais ses avocats ont poussé cette fois le bouchon très loin, à moins qu’ils ne soient portés sur les psychotropes ! Une firme espagnole dénommée Banana Computers a tenté d’enregistrer comme marque son logo représentant une banane pelée. Elle a eu la désagréable surprise d’être bloquée par une opposition de la part d’Apple, invoquant un risque de confusion avec plusieurs de ses marques figuratives, notamment son fameux logo à la pomme croquée ! Apple prendrait-il ses consommateurs à ce point pour des poires qu’ils ne sachent faire la différence entre une pomme et une banane ?
Patent Madness
Empoisonneur. Les États-Unis sont frappés depuis plusieurs années par la « crise des opioïdes », à cause de médicaments antidouleurs tellement addictifs qu’ils provoquent un recul de l’espérance de vie dans le pays. Mais à toutes choses malheur est bon, quitte à devoir sombrer dans le pire cynisme ! La firme pharmaceutique qui commercialise l’oxycodone, une des principales molécules à l’origine de la crise, a déposé un brevet sur un traitement permettant de soigner l’addiction engendrée… par son propre produit ! La famille Sackler qui possède cette société est déjà milliardaire, mais voilà une excellente façon de contrôler toute la « chaîne de valeur » en contrôlant grâce aux brevets à la fois le poison et son remède…
Copyright Wisdom
Âge de raison. C’est difficile à croire, mais nous allons inclure dans le Copyright Wisdom Pascal Nègre, l’ancien patron d’Universal Music France qui s’était surtout distingué jusqu’à présent par son ardeur à lutter contre le piratage, notamment au moment de la loi Hadopi. Voilà qu’il a publié cette semaine une surprenante tribune dans laquelle il s’inquiète de la direction que pourrait prendre la directive européenne sur le droit d’auteur. Il estime notamment que l’idée d’instaurer un filtrage automatique sur les plateformes aurait un effet négatif sur la création. Il prend l’exemple de Kendji Girac qui s’était fait connaître en reprenant une chanson de maître Gims sur YouTube. On ne peut qu’applaudir en espérant que les eurodéputés seront sensibles aux arguments de ce grand spécialiste ;-).
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Merci à tous ceux qui nous aident à réaliser cette chronique, publiée sous licence Creative Commons Zéro, notamment en nous signalant des cas de dérives sur Twitter avec le hashtag #CopyrightMadness !
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