Au CES 2018, les sociétés Blade et Razer ont décidé de rapprocher leurs produits. En ligne de mire, le marché du cloud gaming, cette approche consistant à faire tourner des jeux vidéo à distance avant d’envoyer le résultat par Internet sur le terminal du joueur.

Lorsque nous avons pris en main le projet Linda, qui consiste à faire d’un smartphone un véritable ordinateur portable grâce à emplacement dans lequel l’insérer, une idée a retenu notre attention : celle de pouvoir profiter de jeux vidéo nécessitant une forte puissance informatique, sur un PC portable qui n’est en réalité qu’un simple support, n’ayant qu’un clavier, un écran et une batterie à proposer.

Comment ? En faisant appel à un service extérieur qui aura pour mission d’être ce PC, mais à distance. En effet, le Razer Phone (le modèle de téléphone qui est taillé pour le projet Linda) a beau présenter des caractéristiques solides, il peut difficilement tenir la comparaison face à un véritable ordinateur pour joueur, de bureau ou fixe, lorsqu’il s’agit d’effectuer d’importants calculs.

Razer project Linda

Le smartphone placé dans le dock.

Donc, puisque le PC portable du projet Linda n’en est pas vraiment un — ce n’est qu’un dock pour le smartphone — et que le Razer Phone peut ne pas suffire dans les cas de figure les plus exigeants, pourquoi ne pas confier le traitement des opérations sur une plateforme distante, qui diffuserait ensuite par Internet le résultat de ce travail ? Le Razer Phone n’aurait qu’à réceptionner le flux et à le relayer sur le « PC ».

Cloud computing

Avec ce système, le jeu n’est pas exécuté localement, c’est-à-dire sur la console ou le PC, mais à distance, depuis les serveurs de l’entreprise qui fournit le service de cloud gaming. La partie est ensuite diffusée en streaming jusqu’à l’appareil du joueur, par Internet.

Cette approche est justement celle que propose la société américaine Razer, qui est derrière le Razer Phone et le projet Linda, avec Blade, une entreprise française qui a lancé Shadow, une offre de cloud computing orientée gamer PC. Annoncé lors du CES 2018, le partenariat entre les deux groupes consiste donc à aller en direction du jeu vidéo en streaming, où les jeux sont exécutés à distance.

Lorsque nous avons pu tester le client Shadow pour Android, retransmis sur l’écran de l’ordinateur portable, nous avons été épatés : on se retrouve virtuellement avec un PC surpuissant, situé à distance mais qui nous permet malgré tout de jouer aux jeux les plus récents sur un dock embarquant un smartphone Android. Et il ne s’agissait alors que d’une intégration encore imparfaite.

En effet, les deux entreprises ont convenu d’aller plus loin dans ce partenariat d’ici les mois à venir, afin que Shadow puisse se « fondre » encore mieux dans le Razer Phone et le projet Linda. Cela a d’ailleurs déjà commencé puisque l’application Android du service de cloud gaming est optimisée pour fonctionner à une fréquence d’affichage de 120 Hz ; c’est celle du smartphone de Razer.

Ulrich Rozier, co-fondateur d’Humanoid, est actionnaire du groupe Blade (Shadow).


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