L'UNESCO célèbre aujourd'hui la "Journée mondiale du livre et du droit d'auteur", en mettant en avant une étude qui montre les avantages du livre numérique pour l'accès à la culture dans les pays en développement, mais aussi les freins induits par le droit d'auteur et la peur du piratage qu'ont les éditeurs.

Ce jeudi 23 avril est la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, célébrée à Paris à l'UNESCO. L'organisation rattachée aux Nations Unies met en avant à cette occasion une étude réalisée l'an dernier sur les bénéfices fondamentaux de l'utilisation des téléphones mobiles pour offrir l'accès à la culture dans des pays en développement où les bibliothèques de livres papier sont à la fois rares et trop éloignées des lieux de vie. Les réseaux sans fil et les écrans mobiles sont là bas un excellent moyen d'abolir les distances et d'avoir accès à des bibliothèques entières de livres.

"Ces derniers mois, nous avons assisté à des attaques contre des enfants à l’école ainsi qu’à des autodafés de livres. Dans ce contexte, notre devoir est clair : nous devons redoubler d’efforts afin de promouvoir le livre, le stylo, l’ordinateur, ainsi que toutes les formes de lecture et d’écriture, pour lutter contre l’analphabétisme et la pauvreté, construire des sociétés durables et renforcer les fondements de la paix", explique l'UNESCO. C'est pourquoi l'organisation "s’attache à mobiliser les technologies de l’information et de la communication, en particulier les technologies mobiles, afin de favoriser l’alphabétisation et d’offrir aux exclus une éducation de qualité".

TOURNER LA PAGE DEVIENT COMPLIQUÉ

A condition toutefois que le droit d'auteur ne vienne pas faire obstacle au développement des bibliothèques en ligne. Or l'étude de l'an dernier pointait justement du doigt les lourdeurs entraînées par la crainte du piratage qu'ont les éditeurs de livres. "Permettre aux utilisateurs de télécharger des livres entier est problématique pour les éditeurs, à cause des lois sur le droit d'auteur et des inquiétudes sur le piratage", constatait le rapport réalisé avec l'ONG Worldreader qui référence actuellement quelques 15 500 livres électroniques accessibles sur mobiles dans 54 pays.

"Quelques applications mobiles, telles que BooksInMyPhone, permettent aux utilisateurs de télécharger des livres entiers qui peuvent ensuite être lus hors ligne, car la majorité du contenu est dans le domaine public et donc gratuit. La plupart des applications dont Worldreader, cependant, sont construites pour (…) respecter les restrictions des éditeurs en ne chargeant qu'une seule page à la fois, ce qui demande une connexion constante et fiable". Or un sondage réalisé pour l'étude montrait que 52 % des personnes interrogées éprouvaient des problèmes de connectivité pendant la lecture des livres. Par ailleurs, 59 % trouvaient les contenus disponibles limités par rapport à leurs attentes.

Le rapport suggérait donc de pousser les éditeurs à accepter des clauses plus libérales, et l'UNESCO assure elle-même vouloir "promouvoir le libre accès" par un assouplissement du droit d'auteur.


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