Au Brésil, un procureur a décidé d'ouvrir une action publique contre l'éditeur de l'application Secret, à qui il reproche son principe-même, de permettre la publication de messages anonymes.

Lancée en début d'année, et financée avec à coup de millions de dollars de levées de fonds, Secret est une application pour iOS et Android qui permet aux utilisateurs de partager anonymement des messages avec ses connaissances. A partir du carnet d'adresses du smartphone, l'application attribue localement une signature unique (un hash) à chaque numéro de téléphone ou adresse e-mail, et les contacts réciproques peuvent communiquer ensemble sans savoir qui publie un message. Des mécanismes algorithmiques sont prévus pour éviter que des recoupements puissent être faits. L'idée est ainsi de permettre à chacun de se livrer sur ses secrets (d'où le nom…), sans dévoiler son identité, et d'avoir accès aux secrets de ses intimes, sans savoir qui les confesse.

Mais l'application pourrait être interdite au Brésil. C'est en tout cas la demande formulée par le procureur Marcelo Zenkner, qui a lancé une procédure pour demander à Google et Apple de rendre indisponible l'application au Brésil, et même de désinstaller à distance l'application qu'il juge illégale, pour empêcher son utilisation chez ceux qui l'avaient déjà installée.

Le représentant du ministère public de l'Etat de l'Espírito Santo, sur la côte atlantique brésilienne, explique que la constitution du Brésil n'autoriserait pas les communications publiques anonymes, et que Secret est donc une application illégale au regard des lois du pays.

Le procureur aurait été alerté par des victimes de cyber-harcèlement ou de propos diffamatoires, qui s'estiment lésées par le fonctionnement de Secret, qui ne permet pas de savoir qui publie des messages répréhensibles. Seul l'éditeur de Secret, avec une procédure particulière en interne, peut remonter jusqu'à l'utilisateur qui a posté un message. Le procureur reproche également à l'éditeur de n'autoriser le signalement des messages abusifs qu'avec un formulaire en anglais.

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