Véritable enfer pour ceux et celles qui le vivent, le harcèlement est dans le collimateur de l’éducation nationale. Le ministre, Vincent Peillon, a présenté un plan pour combattre le phénomène, qui profite désormais des nouvelles technologies pour se développer en dehors du cadre scolaire. L’un des axes porte justement sur le cyber-harcèlement.

Cette semaine, le ministère de l’éducation nationale a présenté sa stratégie pour agir contre le harcèlement à l’école. Composé de huit mesures, le plan défendu par Vincent Peillon prend notamment en compte le cyber-harcèlement, un phénomène relativement nouveau qui se nourrit des technologies de l’information et de la communication pour tourmenter un jeune bien au-delà de l’enceinte de l’établissement scolaire.

Le harcèlement peut avoir des conséquences dramatiques. En début d’année, une adolescente de 13 ans s’est donnée la mort après plusieurs mois de souffrance. L’enquête du Nouvel Observateur a ainsi mis en lumière que la jeune fille, outre les ennuis au collège, était persécutée par SMS ou sur Facebook, dont le compte avait été créé en cachette malgré l’interdiction des parents.

Les mesures du ministre visent à mettre un coup d’arrêt au phénomène. Outre la production d’un guide pour lutter contre la cyber-violence, celles-ci incluent la rénovation du site consacré à ce sujet, deux clips (avec la chanteuse Chimène Badi et le champion d’Europe d’athlétisme Christophe Lemaitre) la désignation de référents académiques, la rédaction de fiches d’aide et la réalisation de dix dessins animés.

Concernant le volet numérique, le guide doit aider le personnel éducatif « à mieux prévenir, identifier et traiter le phénomène de la cyber-violence« . Il faut aussi sensibiliser les élèves, en pointant en particulier les « risques liés aux technologies de l’information et de la communication« . Le brevet informatique et Internet pourra peut-être mobilisé, celui-ci traitant entre autres de la responsabilité et la nétiquette.

Dans la mesure où le cyber-harcèlement se déroule essentiellement dans un cadre extra-scolaire, le ministère de l’éducation nationale est bien conscient des difficultés pour le combattre, contrairement au harcèlement plus classique qui se déroule dans l’enceinte de l’établissement ou à proximité. Aussi faut-il agir en amont, par le biais de la prévention et d’un enseignement des bonnes pratiques.

« Les médias numériques, et en particulier les médias sociaux, présentent des risques qu’il ne faut pas sous-estimer et auxquels le système éducatif doit apporter des éclairages et des réponses. L’école doit contribuer au bon usage des médias sociaux« , écrivent les services de Vincent Peillon, lequel a souligné dans son discours un « développement significatif » du phénomène.

Autre enjeu : pousser les victimes à se manifester, avant que la situation ne s’aggrave ou n’atteigne un point de non retour. Plus facile à dire qu’à faire, car ces victimes craignent naturellement les représailles. Malgré la diffusion de spots dédiés (notamment au cinéma) qui invitent les jeunes brimés à se confier à leurs parents, aux professeurs, au médecin ou à du personnel qualifié, le silence reste souvent la règle.

Le ministère a toutefois commandé la réalisation de dix clips, dont l’un porte spécifiquement sur le cyber-harcèlement. Avec un ton et des thématiques qui parleront aux plus jeunes, chaque vidéo invite à privilégier le dialogue et à s’adresser à un adulte en cas d’ennui.

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