Les smartphones vendus dans le commerce ne sont pas adaptés pour assurer la protection des communications sensibles du gouvernement, de l’armée, de l’administration ou des entreprises. Ainsi, quelques sociétés ont décidé de leur vendre des terminaux spécialement conçus pour renforcer la confidentialité des échanges. C’est le cas de Thales, mais aussi de Bull qui a dévoilé le Hoox m2.

C’est une annonce qui ne manquera pas de faire réagir, au regard de l’affaire Amesys. Alors que la filiale de Bull accusée d’avoir fourni au régime du colonel Kadhafi des outils technologiques lui permettant d’espionner les communications électroniques des Libyens, voilà que le groupe français spécialisé dans l’informatique professionnelle veut améliorer la confidentialité des échanges.

Il faut dire que le contexte actuel est très porteur. Nonobstant le scandale PRISM qui a éclaté cet été, les pays se livrent depuis des années à l’espionnage économique et industriel. D’ailleurs, la notion « d’allié » et « d’ami » est toute relative dans la sphère numérique. Des nations très proches peuvent vouloir espionner l’autre afin d’en retirer avantage industriel, commercial, économique ou scientifique.

Aussi Bull propose-t-il un moyen pour limiter ce phénomène. L’entreprise a ainsi levé le voile sur le smartphone Hoox m2 et promet des communications sécurisées grâce à lui. Décrit comme fournissant un « très haut niveau de sécurité« , le mobile s’appuie sur une version d’Android « durcie » et intègre diverses couches de protection. Le détail (.pdf) peut être consulté sur le site de Bull.

La nature très particulière du Hoox m2 ne permettra pas de proposer ce smartphone au grand public. Ce sont les entreprises et administrations qui sont visées, d’abord parce que le téléphone coûte très cher (2000 euros), ensuite parce qu’il est destiné à sécuriser des informations sensibles. En outre, Bull met en avant une « solution française« , grâce à la constitution d’un « écosystème de partenaires français« .

Évidemment, une solution « hautement sécurisée » ne signifie pas que ce téléphone fournit une protection parfaite. Bull, d’ailleurs, ne le prétend pas. Il s’agit avant tout de proposer une solution suffisamment solide pour dissuader un attaquant ou, s’il persiste absolument, à lui mettre des bâtons dans la roue. Cette solution vient s’ajouter à celle de Thales, qui propose depuis 2011 le Every Talk.

Selon Bull, les composants du mobile sont certifiés. En outre, le Hoox est conforme aux recommandations de l’ANSSI. D’aucuns diront vraisemblablement qu’il aurait été préférable d’opter pour un système d’exploitation maison, pour parer à toute éventualité. L’abonnement lui-même est classique : l’usager peut passer par son opérateur.

Ces terminaux ont également un intérêt pour l’État. Outre les entreprises et les administrations, le gouvernement et l’armée ont aussi besoin de protéger leurs communications. Une note des services du premier ministre a d’ailleurs rappelé à l’exécutif que si les smartphones vendus dans le commerce ne sont pas interdits, ils ne doivent être utilisés pour transmettre des informations sensibles.

Source : Numerama

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