Il s’appelle Dave. Il a les cheveux longs, blanchis par le génie, le regard pénétrant, habité… et il est capable de tout savoir sur vous, rien qu’en vous regardant. C’est en tout cas l’impression qu’il a donnée à des passants de Bruxelles, sidérés par les informations découvertes par ses pouvoirs paranormaux. En réalité, le voyant obtenait toutes ses informations sur les réseaux sociaux, à travers une oreillette.

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Pour alerter les consommateurs sur le risque qu’ils prennent à laisser trop d’informations accessibles sur internet, la Fédération belge du secteur financier (Febelfin) a réalisé une campagne de communication pour le moins originale, et redoutablement efficace. Elle a en effet employé les services d’un acteur pour incarner un voyant extralucide, qui parvient à donner des informations très précises aux clients, qu’ils pensent connues d’un tout petit nombre. Mais les trouvailles mystiques sont en réalité transmises au « voyant » grâce à une oreillette, par une équipe chargée de fouiller le web à la recherche d’informations sur les victimes de l’illusion.

« La plupart des gens passent en effet énormément de temps sur internet et y donnent une foule d’informations sur eux-mêmes, notamment via les réseaux sociaux. Photos de vacances, composition de famille, données personnelles comme l’âge, le domicile ou les hobbys, etc. : sur internet, il est très facile de retrouver toutes les données qui vous concernent« , rappelle la Febelfin, qui entretient une certaine ambiguïté sur le statut des informations recueillies.

Elle parle en effet d’informations obtenues par « des pirates encagoulés », capables de découvrir notamment « le montant sur leur compte bancaire, leurs dépenses vestimentaires du mois précédent, (ou) leur numéro de carte bancaire« . Dans son communiqué, la Fédération explique à cet égard qu’un « numéro de carte bancaire ou des données d’identification communiqués par courriel, et c’est la porte ouverte à tous les abus« .

Contactée par Numerama, la Fédération belge du secteur financier nous rassure cependant sur les pratiques de ses « pirates ». « Uniquement des informations qui se trouvent sur les sites internet publics ont été utilisées« , nous confirme en effet Pamela Sanders, la porte-parole de la Febelfin. 

Par ailleurs, Mme Sanders nous explique que pour obtenir l’identité des cobayes, sans avoir à recourir à la très redoutable reconnaissance des visages, « les gens croyaient qu’ils participaient à une nouvelle émission de télévision, et ont donc dû remplir au préalable leur nom sur un papier« . C’est à partir de ce petit questionnaire initial que l’équipe présente en coulisses a pu rechercher et agréger les données exploitées par l’acteur.

L’opération a été réalisée le 12 septembre dernier, à Bruxelles, sur la place Sainte-Catherine.

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