Ancienne secrétaire d’État chargée de la famille, Nadine Morano s’est exprimée en début de semaine sur le drame qui s’est déroulée dans un collège de l’Hérault. Si elle ne pointe pas du doigt directement les jeux vidéo dans cette affaire, Nadine Morano s’interroge toutefois sur la société actuelle et l’existence de films et de jeux très violents.

Ce sont des propos qui sont passés relativement inaperçus, mais qui illustrent une fois de plus le fossé qui sépare la communauté des joueurs de la classe politique. Alors que le ministre de l’éducation Luc Chatel a évoqué le rôle des réseaux sociaux dans l’affaire d’une jeune fille molestée par le grand frère d’une camarade de classe, Nadine Morano s’est pour sa part interrogée sur l’impact des films et des jeux vidéo.

« Il y a une augmentation de l’ultra-violence dans la jeunesse. Il faut se poser la question du pourquoi. Pourquoi au regard de l’éducation, donc la place des parents, pourquoi au regard de notre société, avec le développement de certains films vidéo très violents ou des jeux vidéo, certains très violents » a commenté la ministre en charge de l’apprentissage et de la formation professionnelle, dans une interview accordée à i-Télé.

Se refusant de faire le lien entre le décès de la jeune fille et l’accès à des contenus violents, Nadine Morano note toutefois que les programmes de sa jeunesse étaient autrement plus mesurés. « Quand je regarde les programmes que nous avions quand nous étions plus jeunes, rappelez-vous, entre Flipper le dauphin, l’autobus à impérial, Bonne nuit les petits […]. Aujourd’hui je trouve qu’on n’amène plus [les enfants] dans un monde de sérénité« .

Preuve en est, avec les enfants de Nadine Morano. On se souvient de la photographie publiée par Paris Match, qui montrait la ministre et ses trois enfants en pleine partie de GTA IV, un jeu vidéo ô combien populaire mais aussi particulièrement violent. Sur la photo, la ministre semble même vouloir participer activement à la partie, puisqu’elle appuie sur des boutons de la manette.

La question de la violence véhiculée par les jeux vidéo est un vieux serpent de mer, sans cesse ramenée par les faits divers ou les personnalités politiques. De nombreux chercheurs se sont se sont penchés sur la question, publiant de nombreuses études en Europe et en Amérique du Nord. Les conclusions ont souligné le manque de liens entre l’émergence d’un comportement violent et des jeux vidéo destinés aux plus grands.

Certains chercheurs se sont même interrogés si les jeux vidéo ne produisaient pas l’effet inverse. Plusieurs recherches ont souligné les apports bénéfiques du jeu vidéo, qu’il soit violent ou non. En Finlande, une enquête a souligné que la mort virtuelle est un soulagement pour le joueur, tandis qu’au Canada, une chercheuse a estimé pour sa part que la pratique des jeux vidéo en général aurait un impact favorable pour réduire la fréquence des cauchemars.

Plus étonnant encore, l’une des sommités du bouddhisme a même considéré que le fait de jouer à des jeux vidéo de guerre permet de mieux gérer ses émotions et chasser ses sentiments négatifs.


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