Les institutions ont parfois du mal à évoluer au rythme de la société civile. Il est de coutume depuis des décennies que les journalistes accrédités bénéficient à l’Assemblée Nationale d’une tribune dédiée, avec tous les outils modernes dont a besoin le professionel de l’information. En particulier l’accès à Internet. Pour les autres, le public, seul le papier et le crayon sont autorisés. Pas d’ordinateur portable, ni de téléphone mobile.

Contrairement à une idée répandue, il n’y a cependant pas besoin d’être titulaire d’une carte de journaliste pour être accrédité. Tout dépend du bien-vouloir des services d’accrédition, qui souvent ont compris depuis longtemps que les rédacteurs sur Internet non titulaires d’une carte de presse font aussi un travail assimilable à celui du journaliste encarté. Ce qui n’est apparemment pas le cas à l’Assemblée Nationale, comme le déplore Le Post.

Le site filiale du Monde s’était attaché les services de Tangui Morlier et Benjamin Ooghe-Tabanou, membres du collectif Regards Citoyens, et fondateurs du site NosDéputés.fr inspiré par leur précédente initiative, DeputésGodillots. « Nous nous sommes associés avec eux parce qu’ils connaissent très bien la complexe loi LOPPSI, qui touche de nombreux domaines: police, justice, internet… Et surtout, ils connaissent très bien l’Assemblée: de nombreux médias ont relayé leur évaluation innovante de l’activité des députés. Ou encore leur simulation du redécoupage électoral voulu par le gouvernement. Des travaux de fourmi que certains médias rêveraient de faire eux-mêmes, sans forcément y parvenir…« , explique Le Post.

Mais voilà, les services de l’Assemblée leur refuse l’accès aux débats sur la loi Loppsi, qui commencent ce soir. « Leur tort: ce sont des ‘blogueurs’« , résume le site. Les blogueurs de NosDeputes.fr peuvent soit suivre les débats depuis la tribune réservée au public, qui ne permet pas l’accès à Internet. Soit visionner le flux vidéo de l’Assemblée Nationale, qui ne donne qu’un aperçu des débats et ne permet pas de saisir ce que font ou disent les orateurs autres que celui ou celle dont c’est le temps de parole.

Dommage qu’un sujet jugé « trop geek » par certains médias pour être correctement couvert ne puisse pas être correctement suivi par ces mêmes geeks…

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