Alors que l’on commence tout juste à comprendre ce qu’est le Web 2.0, des experts évoquent déjà un Web 3.0 encore davantage centré sur l’utilisateur. A la manière des réseaux P2P, celui-ci serait invité à héberger lui-même ses propres créations.

Avec le Web 1.0, les contenus étaient produits et hébergés par les entreprises de façon centralisée et statique. Le Web 2.0 (Wikipedia, MySpace, Flickr…) passa la charge de production de ces contenus aux internautes, tandis que l’hébergement restait toujours à la charge de sociétés à but lucratif. Plusieurs spécialistes évoquent désormais l’avènement prochain « du » Web 3.0 (si tant est qu’il n’y en ait qu’un). Cette-fois ci, ce seront les internautes les producteurs et hébergeurs de leur contenu. C’est du moins ce que prétendent Anh-Tuan Gai, docteur en informatique et co-fondateur du logiciel Peerple avec Fabrice Le Fessant et Laurent Viennot, ou Nova Spivack, fondateur de Radar Networks.

Plus qu’une simple évolution dans le stockage des données, le Web 3.0 aurait de réelles implications sur les pratiques de l’Internet. Tout ce qu’a fait l’industrie informatique depuis quelques années tend à transformer l’ordinateur vers une simple interface d’accès à un Internet « tout en un ». On héberge nos mails sur Hotmail, nos vidéos sur YouTube, et nos photos sur Flickr. Le Web 3.0 irait alors à l’encontre de cette tendance, remettant l’internaute au centre de l’hébergement de contenu. En hébergeant par exemple lui même ses photos, il ne serait plus contraint par l’espace alloué par Flickr, mais par les capacités de sa propre machine (mémoire, calcul, et réseau) nettement supérieures à celle concédée par le site de photos, surtout avec le développement sans cesse croissant des prouesses de nos machines. Certains projets avaient déjà perçu la puissance considérable que pouvaient avoir un réseau de machines mises bout à bout : le Genome Project pour la recherche génétique, ou Seti pour la recherche de vie extraterrestre. Mais au lieu de consacrer cette puissance au traitement de données scientifiques, elle serait ici dédiée à une multitude de contenus différents.

La démocratisation d’outils libres et open-source permettraient d’héberger facilement ces fichiers, aussi facilement qu’avec les outils Web 2.0 actuels. Ces différents facteurs viendraient de la sorte « booster » encore plus qu’elle ne l’est déjà la création de contenus sur Internet. Le Web 3.0 constituerait alors, à l’instar du Peer-to-Peer, un réseau Internet fondé avant tout sur les capacités de stockage des internautes. Sauf qu’il n’agirait pas ici d’échange de contenus déjà existant, mais de création même de propres contenus. Un compromis, en quelque sorte, entre le P2P et le Web 2.0, à l’image de ce que veut proposer Pablo Soto avec avec Omeno. Mais si les hébergeurs Web 2.0 , afin d’éviter toute dérive, ont souvent essayé d’avoir un minimum de contrôle et de censure sur les contenus proposés par les internautes, qu’en serait-t-il si cette vision du Web 3.0 était amenée à se concrétiser ?

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