En Chine, le gouvernement a fait bloquer des sites internet qui étaient accusés de propager de fausses informations sur les conséquences des explosions de Tianjin.

Depuis que deux énormes explosions ont dévasté un entrepôt et ses environs à Tianjin, le gouvernement chinois ne tente pas seulement de rétablir l'ordre et la sécurité dans la ville par ses opérations de l'armée sur le terrain, mais aussi de contrôler l'information sur internet. Alors que les réseaux sociaux locaux comme Weibo ont été immédiatement utilisés pour publier des vidéos de l'explosion et même pour filmer les cadavres jonchant les rues encore fumantes, les autorités ont utilisé l'arme de la censure pour éviter que des rumeurs ne provoquent une panique supplémentaire.

Ainsi l'Administration chinoise du cyberespace a publié un communiqué pour expliquer qu'elle avait ordonné le blocage d'une cinquantaine de sites internet, accusés d'avoir publié de fausses informations faisant par exemple état de plus de 1 000 morts, alors que le bilan officiel ce lundi matin est pour le moment de 114 morts et 70 personnes encore portées disparues. D'autres sites ont été bloqués parce qu'ils affirmaient qu'il n'y avait plus âme qui vive dans un rayon d'un kilomètre, ou encore que Tianjin s'était transformée en ville où régnait le chaos et la délinquance, avec des centres commerciaux dévalisés et volés.

Un porte-parole du Bureau du réseau d'information national a expliqué que l'administration souhaitait adopter une "attitude de tolérance zéro" contre la diffusion d'informations fausses sur la réalité de la catastrophe et de ses conséquences. Les sites internet qui offrent une plateforme d'expression aux internautes chinois sont priés d'opérer eux-mêmes une censure, sous peine d'engager leur propre responsabilité pénale. Les internautes sont par ailleurs encouragés à signaler tout message qui contreviendrait à la recherche de calme.

En 2011, l'agence de presse officielle Xinhua avait demandé aux autorités et aux services sur internet un renforcement de la censure contre les "rumeurs toxiques", face à l'adoption massive des réseaux sociaux de micro-blogging en Chine. "La fabrication de rumeurs constitue en soi une maladie sociale, et la propagation de rumeurs sur Internet constitue une menace sociale massive", avait-elle écrit. L'année suivante, une quarantaine de sites étaient fermés pour avoir diffusé des rumeurs sur Bo Xiai, un ancien prétendant au comité permanent du Parti Communiste, évincé dans des conditions troubles. Depuis, la censure pour diffusion de "rumeurs" est entrée dans les habitudes du régulateur chinois.


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