Selon les données obtenues par Numerama, plus des deux tiers des avertissements envoyés par Hadopi concernent des utilisateurs du réseau BitTorrent, et un quart ceux du réseau eMule.

Alors que sa survie s'écrit toujours avec un point d'interrogation, la Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres sur Internet (Hadopi) continue d'envoyer ses avertissements aux abonnés accusés d'avoir mal sécurisé leur accès à internet, et de ne pas avoir su empêcher le téléchargement illégal d'un film, d'une série TV ou d'un morceau de musique.

Après avoir franchi cet été la barre des deux millions d'avertissements adressés par e-mail depuis le début de son existence, l'Hadopi a encore envoyé 138 000 mails au mois d'octobre (.pdf). Un record historique étonnant dont on ne sait pas très bien s'il symbolise la froide efficacité industrielle d'une Haute Autorité dont la machine à envoyer des baffes fonctionne parfaitement, ou s'il symbolise au contraire l'incapacité totale de l'Hadopi à enrayer le piratage, même sur les réseaux P2P qui sont les seuls à faire l'objet d'avertissements .

Interrogée par Numerama, l'Hadopi n'a pas souhaité nous communiquer la liste, qui aurait été très instructive, des oeuvres pour lesquelles les abonnés sont les plus rappelés à l'ordre. Officiellement, quand bien même ce sont des données figurant aux PV d'infractions exploités par l'Hadopi, qui peuvent et doivent être communiqués sur demande aux abonnés concernés, la Haute Autorité considère qu'il s'agit de là de données appartenant aux ayants droit, et à eux seuls. Officieusement, il s'agit surtout d'éviter de montrer quelles sont les oeuvres les plus "surveillées", pour ne pas que de malines déductions puissent en être faites.

En revanche, Numerama a pu obtenir la liste des clients P2P qui ont fait l'objet du plus grand nombre d'avertissements. Sur la période de juin 2012 à juin 2013, les clients µTorrent, Azureus et BitTorrent ont totalisé 73,85 % des avertissements, contre moins d'un quart pour eMule, et moins de 10 % pour Gnutella (Shareaza).

Ces chiffres témoignent probablement moins du niveau de surveillance respectif de ces réseaux P2P (BitTorrent, eDonkey/eMule, Gnutella) que de leur popularité. Ils ne veulent pas dire que vous avez moins de chances de recevoir un e-mail si vous utilisez Shareaza plutôt que de µTorrent.


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