Au micro de RMC, Aurélie Filippetti a soutenu les réflexions sur la contribution à l'audiovisuel public et sur un prélèvement sur les appareils connectés pour financer un fonds culturel. Sur ce dernier point, la ministre a affirmé que le montant serait "indolore" pour le client.

À l'occasion de la fête de la musique, RMC a reçu ce matin la ministre de la culture et de la communication. Au micro de Jean-Jacques Bourdin, Aurélie Filippetti a évoqué une contribution volontaire à l'audiovisuel public et la mise en place d'un prélèvement "indolore" sur les appareils connectés pour soutenir les disquaires. Cette dernière suggestion s'inspire d'une des mesures préconisées dans le rapport Lescure.

Prélèvement sur les appareils connectés

"Il faut créer un fonds dans le domaine de la musique, la photographie aussi, notamment avec une contribution sur les terminaux connectés", a expliqué Aurélie Filppetti, afin de "financer les disquaires en difficulté". Ce sujet sera abordé "à la fin de l'année", mais le principe est déjà connu : il s'agit de prélever un pourcentage très bas sur chaque appareil connecté.

"Si vous achetez un smartphone qui vous permet d'avoir accès à des contenus culturels et musicaux, vous pourriez contribuer à abonder un fonds. L’idée, c’est que ce soit un pourcentage très faible, Pierre Lescure avait parlé d’un pour cent. Ça aiderait les disquaires, la filière musicale, les photographes qui sont pillés par de grands sites. Indolore pour le consommateur, mais un impact très fort".

Cette piste est effectivement évoquée dans le rapport Lescure. La mesure 48 invite les pouvoirs publics à "instaurer une taxe sur les appareils connectés permettant de stocker ou de lire des contenus culturels". L'ancien PDG de Canal+ a toutefois suggéré de choisir un taux très bas mais une assiette aussi large que possible, afin que ce prélèvement soit aussi imperceptible que possible pour le consommateur.

Contribution à l'audiovisuel public

Au cours de l'interview, la ministre est également revenue sur les finances de France Télévisions et de l'évolution probable de la contribution à l'audiovisuel public. Sur ce point, une discussion parlementaire doit s'engager en fin d'année. L'extension de l'assiette aux terminaux capables de recevoir la télévision (comme les ordinateurs, les tablettes, les smartphones) sera l'un des grands sujets de ce débat.

"Je ne rejette rien, mais il y a le principe de ne pas faire payer plusieurs fois. Une autre piste est de l'étendre aux résidences secondaires, il faut voir ce qui est le plus juste pour les Français", a expliqué Aurélie Filippetti. "L'idée, c'est de dire 'est-ce que vous consommez le service public ?'. Si quelqu'un ne consomme rien, il pourrait dire qu'il ne regarde pas".

Pour Aurélie Filippetti, "ça pourrait être une solution, il faut faire confiance aux gens". La viabilité de cette piste reste toutefois à démontrer. Peut-on raisonnablement s'en remettre à l'honnêteté des uns et des autres pour déterminer le financement de France Télévisions ? Dans ce cas, pourquoi ne pas appliquer cette perspective dans d'autres domaines ? La piste empruntée par Aurélie Filippetti est très glissante.

( photo : CC BY France64160 )


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