Il n’y aura pas un, mais deux projets pour le Cloud Computing français. Dassault Systèmes, qui s’était retiré du consortium Andromède formé avec Orange et Thalès, annonce qu’il proposera lui-même un projet destiné à recevoir le soutien financier de l’Etat.

A la fin du mois de décembre, le groupe Dassault Systèmes (sans lien avec l’aviation) avait surpris en annonçant son retrait du consortium Andromède, qui vise à créer de grands data centers européens de Cloud Computing, concurrents des offres américaines d’Amazon, IBM, Google et consorts. L’entreprise qui devait se lier dans ce projet à Orange et Thalès avait expliqué qu’il n’arrivait pas à trouver un accord concernant notamment la durée de la clause de non concurrence imposée dans le projet d’accord, ou les conditions tarifaires des futurs contrats d’hébergement de données.

Vendredi, comme le souligne Le Monde, Dassault Systèmes a annoncé qu’il allait présenter un projet concurrent en espérant décrocher le soutien financier promis par l’Etat, à travers les « investissements d’avenir » du Grand Emprunt. « On s’est retiré de la structure mais pas du projet, que je porte depuis deux ans et demi« , a expliqué sur BFM Business le directeur général de la société, Bernard Charlès.

Deux projets concurrents vont donc s’affronter pour devenir « Andromède », avec chacun leurs poids lourds industriels. « Il s’agira à l’Etat de décider du projet qu’il souhaite mettre en œuvre. Mais celui-ci sera compétitif« , assure M. Charlès. L’Etat, via la Caisse des dépôts et consignation, doit injecter 135 millions d’euros dans le cloud computing à la française. Orange, Thalès et Dassault Systèmes devaient chacun ajouter 60 millions d’euros pour arriver à un total de 285 millions d’euros.

Pour la France et plus largement l’Europe, la création de services d’hébergement de données compétitifs relève tout autant d’impératifs économiques que d’impératifs de souveraineté. Les entreprises qui hébergent leurs données sur les services américains se rendent dépendantes du droit américain, ce qui pose des problèmes de confidentialité et de sécurité, notamment au regard de l’impact du Patriot Act sur les données hébergées.


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