Pour dissuader les internautes de saisir de fausses plaintes sur son service en ligne, le ministère de l’intérieur y affiche l’adresse IP de l’utilisateur. Ou c’est ce qu’il croit, puisqu’en fait l’adresse affichée est toujours la même : une adresse du réseau local de l’hébergeur.

En fin d’année dernière, le ministère de l’intérieur a décidé de généraliser à tout le territoire français la procédère de la pré-plainte en ligne, qui permet aux plaignants de décrire les atteintes aux biens dont ils sont victimes avant d’officialiser la plainte au commissariat ou en gendarmerie. Le procédé est pour le moment ouvert à quatre départements (Yvelines, Charente-Maritime, Haute-Garonne et Bas-Rhin), mais sera ouvert à toute la France dans les prochains mois.

Pour dissuader les petits plaisantins de remplir de fausses pré-plaintes en ligne, le ministère de l’intérieur joue sur la peur que peut avoir l’internaute d’être retrouvé. Les premiers mots de la page d’accueil du site internet de la pré-plainte sont ainsi ceux qui indiquent l’adresse IP du visiteur, telle que détectée par le site des forces de l’ordre.

Sauf qu’il y a un bug, repéré sur Twitter par Anthony Roux. « Si l’HADOPI est aussi efficace que la police pour récupérer nos IP, on peut tous continuer à télécharger« , se moque-t-il.

En effet, quel que soit le visiteur, le site affiche la meme adresse : 172.26.34.2

L’explication est apportée par le Journal du geek. « La plage d’IP commençant par 172 (172.16.0.0 jusqu’a 172.31.255.255) est une plage réservée à l’adressage local (entre votre ordinateur et votre Box ADSL par exemple). La police détecte donc sa propre IP locale, ou celle d’un des équipements ou sous-masque réseau de son hébergeur« , explique notre confrère.

Pour la dissuasion, c’est donc raté. Reste que malgré ce bug, la pré-plainte en ligne n’a pas un énorme succès. En mars dernier, le ministère avait indiqué que seules trois pré-plaintes par jour étaient enregistrées en moyenne sur le site internet. Sur 2200 formulaires remplis les deux premières années de test, 2000 avaient été confirmés lors d’un rendez-vous avec la police ou la gendarmerie.


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