A l’occasion d’une interview pour YouTube, le CFJ, Twitter et l’AFP, Marine Le Pen a confirmé son opposition à la loi Hadopi. La présidente du Front National critique également la loi Loppsi et l’accord ACTA, au nom de la défense des libertés.

Marine Le Pen persiste et signe. Dans un entretien accordé à l’émission Élections 2012, la présidente du Front national continue de s’en prendre à la loi Hadopi. Elle qui avait déjà considéré en mai dernier que cette loi participe à un objectif de censure de la dissidence sur Internet a cette fois élargi ses critiques à la loi Loppsi 2 ainsi qu’au projet d’accord international ACTA.

« Il y a toute une série de lois, de Hadopi au traité ACTA qui est en train d’être discuté au niveau mondial, dont l’objectif est de se servir de la lutte, évidemment nécessaire, contre la pédopornographie, la pédophilie sur Internet. Mais on se sert en réalité de cette lutte pour essayer de mettre en place un contrôle d’Internet, un contrôle préalable » a-t-elle averti, faisant écho aux avertissements de certaines associations.

Estimant que le pouvoir politique est tenté de prendre la main sur « un média absolument libre« , Marine Le Pen a poursuivi en affirmant que si elle arrivait au pouvoir, elle ferait « une grande loi pour sanctuariser en quelque sorte la liberté sur Internet« . La chef de file du FN a toutefois rappelé que cela ne signifie pas pour autant que la loi ne s’y appliquerait pas. L’injure et la diffamation, par exemple, seront toujours condamnées.

« On ne doit pas soumettre Internet à un contrôle préalable de quelque nature que ce soit. Et je crois qu’entre Hadopi, Loppsi 2 et le traité ACTA, qui est en discussion et auquel l’Union européenne voudrait se soumettre, il y a de grands dangers aujourd’hui qui pèsent sur Internet« . Pour la candidate du Front national, la sanction – si sanction il doit y avoir -, celle-ci doit survenir a posteriori et être issue des tribunaux.

Marine Le Pen tacle ainsi la loi Loppsi 2 qui, avec son fameux article 4, fait obligation aux opérateurs de télécommunications français de bloquer l’accès aux sites à caractère pédopornographique, dont la liste leur sera fournie par l’autorité administrative, sans aucun contrôle judiciaire préalable. On notera toutefois que l’UMP souhaite désormais l’émergence d’une procédure unique de blocage… avec juge.

La réaction de Marine Le Pen sur ces différents textes législatifs et traités internationaux n’est pas une surprise, au regard de l’importance qu’a pris Internet dans la stratégie de communication du Front National. Le FN se montre très actif en ligne, notamment sur les réseaux sociaux où sa page Facebook est la plus populaire, même si tous les services – comme Twitter – ne sont pas utilisés.

Marine Le Pen n’est toutefois pas la seule personnalité politique à s’en prendre à la loi Hadopi. Depuis plusieurs semaines, le débat sur la licence globale et le droit d’auteur à l’ère numérique s’est progressivement invité dans la campagne présidentielle. Plusieurs candidats en lice pour 2012, comme François Hollande, Martine Aubry, Dominique de Villepin, Nicolas Hulot, Eva Joly ou François Bayrou, se sont ainsi prononcés sur ce sujet.

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